Suite à la publication de photos où l’on voyait des CRS boire des bières au cours d’une manifestation, la direction centrale de la police a décidé de proscrire toute consommation d’alcool au cours du service. Le Syndicat Général de la Police-Force Ouvrière (SGP-FO) dénonce une mesure «exagérée». La publication de clichés en octobre dernier par le site Bakchich montrant des CRS en train de boire des bières au cours d’une manifestation lycéenne avait déplu à la direction centrale de la police. Si l’on sait que parfois dans les cortèges des manifestants lèvent le poing, les CRS eux lèvent le coude !!! Sept mois après, la sentence est tombée : une circulaire vient d’interdire aux fonctionnaires de police toute consommation d’alcool pendant le service.

… Un flic, une flasque …

Jusqu’à présent, consommer de l’alcool pendant les repas leur était pourtant permis, comme le précise une circulaire publiée le 10 janvier 1989 : «Les boissons de 2ème groupe, c’est à dire les boissons fermentées non distillées telles que le vin, la bière, le cidre, le poiré, les vins doux naturels, ne sont autorisées qu’en accompagnement des principaux repas». En uniforme et armé, bien sûr tu peux picoler mais, à l’occasion de la prise des principaux repas et seulement du pinard et de la bière. Les victimes de violences policières apprécieront la carte des menus des fonctionnaires des Compagnies (dites) Républicaines de Sécurité. Une note également énoncée dans l’article l’article R4228-20 du Code du travail.

Une décision «absurde».

Or chez les CRS, le repas se fait souvent dans la rue. Difficile, en effet, lors d’une manifestation ou d’une intervention, de faire autrement. Les policiers disposent donc d’une camionnette où la direction leur fournit nourriture et boissons, y compris alcoolisées. Avec cette nouvelle circulaire, les CRS ne pourront donc plus consommer ce que leurs supérieurs mettent pourtant à leur disposition.

«C’est tout simplement absurde !», réagit le syndicat Unité police SGP-FO (1er syndicat de gardiens de la paix). «Déjà, nous déplorons la façon de faire : cette décision a été prise sans concertation avec les organisations syndicales. Ensuite, quand on est employé sur la voie publique, les pauses, on est obligés de les prendre n’importe où ! Et ce n’est pas parce que nous avons le droit de boire une bière ou un verre de vin que nous sommes ivres….»

Le syndicat a d’ores et déjà adressé un courrier au directeur central des CRS pour dénoncer une mesure «exagérée». Et n’exclut pas d’entrer dans un conflit ouvert si la circulaire n’est pas retirée.

C’est un petit pas pour l’homme, mais un bond de géant pour l’humanité.