Comme tout usager, nous avons sagement attendu notre tour avant d’être reçus par l’accueil. Nous avons demandé à la personne de l’autre côté du guichet de joindre la responsable du pôle juridique et la contrôleuse CAF incriminant M. Nous voulions fixer un rendez-vous rapidement, avec ces deux agents, en vue de rétablir les droits de M, perdus de manière arbitraire à l’aide de preuves réfutables.

Cette visite est la seconde en quinze jours. La première fois, présents à 3, nous avions également formulé une demande de rendez-vous qui fut classée sans suite.

Cette fois-ci nous comptions bien ne pas repartir sans être reçu immédiatement ou le cas échéant sans un rendez-vous dans les plus brefs délais. Les deux personnes que nous exigions de voir, appelées depuis l’accueil, étaient occupés : l’une en réunion, tandis que l’autre cafteuse opérait lors d’un énième contrôle domiciliaire…

Etant joignables par leur direction, nous avons attendus de leurs nouvelles en distribuant nos tracts aux allocataires de la CAF qui attendaient leur tour. Bien mieux reçus par ces derniers que par le vigile qui eut pour ordre de défendre la photocopieuse publique de peur que nous fassions les copies du tract appelant aux permanences du MCPL.

Nous avons aussi pris la parole quelques minutes en vue d’exprimer publiquement les raisons de notre présence. Succinctement : Nous contestons le rapport émis par la Caf, nous en avons les preuves et c’est cela que nous venons faire valoir. Des discussions entre allocataires s’en sont suivies.

Puis arrive la Police. Par 6, comme souvent, tels les œufs d’une boite. L’un deux, surement un chef mais moins chef qu’un autre, nous a demandé si nous comptions quitter les lieux ou pas. Pour nous la question était d’obtenir un rendez-vous et la question de quitter les lieux ne se posait donc pour l’instant pas. Il nous a dit que dans ce cas là, il attendait les ordres, autrement dit l’amont d’un chef pour nous demander de sortir et si refus de sortir, emploi de la force.

Malgré la venue des 6, nous avons poursuivi les discussions avec les autres allocataires et attendions toujours des nouvelles de la direction concernant notre exigence de rendez-vous.

Une autre boite de 6 débarque car selon la direction de la Caf, nous perturbions le travail de ses agents et la venue de ses allocataires. Nous sommes aussi des allocataires, présents en ce jour pour défendre les droits de M. Une venue si massive de la Police pour si peu de chose tient du fait que la Caf soit une institution comme les autres, l’un de ces espaces dans lesquels nous sommes tenus de nous présenter seul afin d’être plus enclin à accepter leurs sentences pouvant priver des personnes de ressources.

C’est dans une perspective d’autodéfense collective que le MCPL inscrit l’une de ses actions, en vue d’en finir pratiquement avec l’isolement, l’individualisation face aux droits collectifs, dans lesquels préfèrent nous voir plonger les institutions « gérant »la précarité(CAF, Pôle emploi…).

Nous nous organisons ainsi afin d’exercer une pression collective sur ces espaces qui rechignent à nous verser nos revenus que nous préférerions obtenir sans contrôle domiciliaire, offres raisonnables d’emploi, EMT…
Après avoir présenté cela, la pression policière devenant étouffante, nous nous sommes dirigés vers la sortie. Le téléphone de M sonne. C’est la prise de rendez-vous… si notre prochaine visite échoue, c’est-à-dire si la Caf n’accepte pas de revoir le dossier de M dans un sens lui permettant de toucher ses impayés, pensez bien que nous vous préviendrons !

Leçon du jour : Une contrôleuse ça cafte à la Caf qui cafte à la Police… qui nous aurait bien CAFfé la gueule !

Le MCPL
Permanence chaque mercredi de 16h-18h à la Maison de la Grève
Contact : mcpl2008@gmail.com