Les personnes qui étaient rassemblées aujourd’hui, mardi 23 novembre, sur la place de la mairie vers 12h30 ont pu assister à une étrange scène. Il était prévu que des représentants de l’intersyndicale locale prennent successivement la parole pour évoquer des possibilités de suites du mouvement récent contre la réforme des retraites. Mais ce qui était ainsi prévu a tourné court et les raisons de cette interruption n’ont sans doute pas été claires pour tout le monde.

Suite à l’appel national, l’AG interprofessionnelle de Rennes avait décidé d’une action à 12h30 à l’issue du rassemblement. Pendant une demi-heure, nous avons demandé à plusieurs reprises la possibilité de prendre la parole pour appeler à cette action. Il nous semblait tout à fait légitime, qu’après plusieurs semaines de luttes et d’actions de blocages communs, nous puissions intervenir dans ce cadre, au même titre que n’importe quel participant à cette grève. Apparemment, les dirigeants syndicaux ne l’entendaient pas ainsi. Ils semblaient même considérer que nous étions en dehors du mouvement social, voire ses ennemis. Des représentants de la CFDT et de la CGT nous ont dit que nous faisions le jeu du gouvernement. Vu la manière dont le mouvement a été stoppé, et les négociations qui viennent, c’est sûrement un trait d’humour de leur part. Peut-être pas.

Quoi qu’il en soit, nous continuons à penser les suites du mouvement. Nous savons que nombreux – y compris ceux qui étaient présents place de la mairie ce mardi – ont été, une fois de plus, déçus par la fin abrupte du mouvement. Nous pensons aussi que les syndiqués, les salariés, et plus généralement ceux qui rentrent en lutte, n’accordent plus tellement de confiance à ce que mettent en œuvre les directions des grandes centrales syndicales. Il faut prendre acte de ce fait. Nous ne sommes pas condamnés à cette déception toujours reconduite.

C’est pourquoi nous invitons tous ceux qui le souhaitent, mardi 30 novembre, à 18 heures, à une grande soirée de débat, discussion, réflexion à la Maison de la Grève de Rennes. Nous tenons à réfléchir avec quiconque, syndiqués ou pas, étiquetés ou pas, ce que nous voulons faire de ce lieu, sur les modes de fonctionnement dont nous devrons nous doter pour y parvenir et poursuivre la lutte.

Commision action de l’Assemblée Générale Interprofessionnelle de Rennes