Cette signature en catimini confirme surtout l’opacité savamment calculée des opérations autour de ce projet. Refusant toujours de remettre en débat l’opportunité de cette infrastructure malgré l’opposition massive des populations concernées et celle de dizaines de milliers de citoyen-ne-s et de plus de 600 élu-e-s, les promoteurs du projet collectionnent les écarts avec une gouvernance démocratique : refus de publication du cahier des charges, suppression de délégation pour Françoise Verchère, vice-présidente trop bruyante du Conseil Général, élimination de Jean-Jacques Kogan, seul représentant de la Communauté de Communes Erdre et Gesvre sur laquelle est prévu l’aéroport, au syndicat mixte d’études, et, maintenant annonce d’un accord PS-UMP, ficelé dans le plus grand secret, pour le financement de l’aéroport de Notre Dame des Landes par les collectivités locales à hauteur de 85% des 138,5 millions d’euros annoncés par l’Etat.

Ces 115,5 Millions d’euros à la charge des trois collectivités locales représentent plus d’une fois et demi les dépenses annuelles d’équipement de la Ville de Nantes. Ou encore plus du tiers des investissements prévus pour 2010 à Nantes Métropole. Les trois présidents socialistes nous informeront sans doute à la rentrée des coupes budgétaires qu’ils comptent proposer – et donc des services publics qu’ils comptent mettre à la portion congrue – à l’image de la droite gouvernementale décomplexée, destructrice des solidarités sociales.

Ce petit arrangement entre amis signé le 16 juillet à Nantes, « au-delà des clivages entre partis » comme le clame M Auxiette est d’abord, pour les Alternatifs, un très mauvais coup contre la démocratie, contre l’environnement, et contre la qualité de vie des habitant-e-s des trois collectivités contractantes (dont les habitants de Nantes métropole appelés à payer trois fois, au titre de la région, du département et de la communauté de communes !)

Le gouvernement et les hérauts socialistes auraient bien tort d’y voir la fin de la mobilisation citoyenne contre la construction de ce nouvel aéroport. Bien au contraire.