Les Planchettes

Prochains chantiers collectifs : 15 et 16 Juillet 2010 à partir de 10 heures

Le projet de bitumer ces terres où nous habitons tient dans l’impassible volonté des élus-es socialistes de notre région d’en faire un désert, d’en raser les lieux de vie.

Après 40 ans sous la menace d’une administration publique, de sa puissance de fric et de répression, notre lande recroquevillée accueille toute sorte d’habitantes souvent précaires car le Conseil Général les veut éjectables.

Nous sommes arrivé-es à côté de chez Marie-Paule et Florent à l’automne 2009. Illes louaient au Conseil Général une maison insalubre qu’illes n’avaient ni la force ni les moyens d’améliorer pour la rendre vivable. Le Conseil Général a signé qu’il n’assurerait aucuns travaux dans les maisons qu’il loue en baux précaires et il s’y tient. Il a tardé à répondre aux demandes de relogement. Il a fallu plus d’un an et une mobilisation publique pour qu’enfin soit proposé une solution de relogement adaptée aux besoins de ces locataires.

Dans la maison assez délabrée vivaient donc Marie Paule et Florent. Le désir de garder cette maison debout ne pouvait pas ignorer leur situation. Le toit laissait passer l’eau, des fenêtres étaient cassées, l’humidité était partout dans la maison, il n’y avait pas d’eau chaude, la végétation était devenue envahissante.

Nous savons maintenant que les baux précaires sont ici le lot de beaucoup de locataires du Conseil Général. Non seulement il y a le projet d’aéroport de cette institution publique, mais nous avons aussi appris à connaître sa gestion désastreuse comme propriétaire bailleur.

Florent et Marie-Paule ont été balloté-es des Planchettes au logement d’urgence de Notre Dame des Landes, puis retour aux Planchettes avec une promesse de relogement rapide et sans demandes de loyer. En novembre 2009, illes apprennent qu’illes doivent six mois de loyer au Conseil Général et qu’illes sont expulsables au 31 décembre 2009. C’est à ce moment là qu’illes s’aperçoivent que leur allocation logement avait été suspendue.

Florent et Marie Paule ont tout de suite accepté que nous nous installions sur le terrain des Planchettes. La hargne contre le Conseil Général était partagée.

La défense du lieu et de la maison s’est alors structurée en « Collectif des Planchettes ». Celui-ci a décidé de se mobiliser pour rendre leur logement un peu plus habitable. Le toit a été réparé afin qu’illes soient au sec. Les fenêtres ont été refaites, un chauffe-eau a été installé. Deux pièces ont été rénovées, le chauffage amélioré. A l’extérieur, le terrain a été débroussaillé.

Des journées de mobilisation ont été organisées pour faire tout cela. La défense de la maison des Planchettes est devenue publique dans toute la région. Divers articles en ont rendu compte dans les journaux et sur Internet. Les habitants-es et les élus-es du secteur ont été alertés-ées.

La mobilisation a également été orientée contre la demande d’argent faite à Marie Paule et à Florent par le Conseil Général. Une partie de la dette indûment réclamée a été épongée par la Caf, mais pour l’instant nous ne savons pas si toutes les dettes ont été réglées ou effacées. Cette exigence du Conseil général était inadmissible et l’est toujours au vu de la situation.

Nous nous sommes donc organisées pour améliorer leur quotidien. En parallèle nous avons construit des cabanes et une vie collective aux Planchettes. Aujourd’hui, Florent et Marie-Paule sont relogé-es dans le bourg de Notre Dame des Landes. Nous voulons toujours défendre cette maison et nous assurer qu’ils ne la détruiront pas. Nous ne voulons pas vivre dans un désert au milieu de nulle part. Nous apprenons ici à vivre et à faire vivre un bout de terre que nous arrachons aux pouvoirs mortifères de l’économie capitaliste et de ses programmateurs régionaux.

Nous souhaitons consolider les liens d’entraide pour être plus forts-es à dessiner nos propres chemins de vies. Nous nous sommes organisés-ées pour gérer la nourriture de façon collective. Nous essayons de nous procurer divers matériaux de construction pour réparer la maison et aider les autres chantiers en cours ou à venir. Les dates des chantiers collectifs sont le 15 et 16 juillet 2010. Nous avons d’autres projets de chantier. Nous avons nettoyé deux pièces à usage collectif, une pour le bar discussion, une autre pour les réserves de nourriture. Derrière la maison au milieu du terrain, la construction du local collectif nommé « Maison des résistances » est terminée, cet espace est opérationnel et il est utilisé comme lieu de réunion, de projections ou d’atelier.

Nous retapons le corps de bâtiment petit à petit pour en faire un espace convivial et nous vous y invitons de temps en temps pour ouvrir une guinguette aux Planchettes. En guise de motivation, on installe un bar, on sollicite des groupes de musique, on amuse gueule pour vous donner faim d’être ensemble, d’ensemencer cette terre fertile d’une résistance victorieuse. Nous dressons la table et vous ouvrons notre guinguette au coin du feu sur la place, on compte sur vous pour les prochaines dates.

Vous pouvez aussi nous rendre visite et nous écrire, nous aimons bien recevoir des nouvelles de vos ballades et de vos projets :

Collectif des Planchettes

Les Planchettes

44130 Notre Dame des Landes