Plutôt étonnant, pour une revue de presse qui ne semble vouloir rassembler que les grands journaux. Parce que chose aussi surprenante, bien qu’on puisse trouver une flopée d’articles sur la question sur le site indymédia Nantes, à l’époque c’est à peine si on pouvait en trouver des liens sur cette revue de presse. Choix assez questionnant…

Il s’agissait peut-être d’un manque de connaissance des réseaux fascistes, cela peut arriver, même si pourtant la ligne éditorial de ce site est relativement claire.

Restant sur cette idée, j’ai donc contacté le webmestre du site http://acipa.free.fr, afin de l’alerter de ce que représentait novopress. Celui-ci répondit assez rapidement, expliquant qu’il ne connaissait effectivement pas très bien ce site, et remerciant de la démarche. Il expliqua un peu maladroitement également qu’indymedia n’étant pas une « agence de presse », il n’était pas sûr de pouvoir mettre ce site en lien mais qu’il mentionnerais quand même l’article de la colonne centrale sur la lutte de l’aéroport. Bon, soit. On notera juste que cette revue de presse contient des liens vers des sites de partis politiques, comme le PCF (dont le productivisme n’est plus à démontrer, et dont un des chefs nantais est pro-aéroport), ou europe écologie. La raison avancée semble donc un peu fumeuse…

L’épisode aurait pu s’arrêter là, si, repassant voire cette revue de presse récemment, je remarquais que de nouveaux articles de novopress y avait été ajouté. Cette fois on ne peut pas dire que c’est en méconnaissance de causes. Comment expliquer politiquement ce choix?

Parallèlement, il semblerait que peu des nouveaux articles sur la lutte de l’aéroport que l’on peut trouver sur indymedia Nantes n’ait été ajouté sur la revue de presse depuis. C’est au compte goutte que l’on peut en trouver, et il s’agit d’articles bien particuliers, si l’on regarde de près. Rien sur les occupations qui ont lieu, uniquement des articles qui vont dans le sens que l’acipa souhaite donné à la « lutte », rien qui ne fasse la publicité autour des actions d’autres individuEs qui ne se rangent pas forcément en rang derrière la bannière de l’ACIPA, mais préfère choisir elleux-même comment s’impliquer dans cette lutte.

J’écrit donc cette contribution, parce que je ne vois pas d’autres moyens pour faire comprendre le danger de mettre en lien des sites tels que novopress, pourtant bien éloignées des idées que pourraient défendre les membres de l’ACIPA. Pour des personnes qui prennent tant de soin de leur image, cela ne les aide pas franchement.

J’écrit aussi cette contribution parce que je fatigues sérieusement de cette façon que l’ACIPA a de geindre des méchantEs autonomes-squatteureuse-hystériques-encagoulées-ultra-violentEs, gémissements qui cache mal le réel problème de fond de cette organisation : un sentiment de « propriété de la lutte » de l’aéroport qu’elle n’entend pas partager avec d’autres personnes dont les modes de luttes ne sont pas forcément les mêmes, mais pourtant pas antinomiques avec ceux choisis par l’ACIPA. Ceux et celles qu’on a entendu et entend encore s’épancher en long et en large en critiques dans les médias sur les autres composantes de cette lutte, ferait bien de se demander si cette attitude est vraiment constructive. Ne parlons même pas de la « coordination » qui a quand même été capable d’exclure les habitants de la ZAD de son collectif, tout un symbole…

C’est de cette façon qu’on a pu voire certains « leaders » de cette lutte s’attaquer dans la presse à d’autres composantes de la lutte. C’est aussi de cette façon qu’à certains débats publiques, on a pu en entendre d’autres comme Michel Tarin invectiver des personnes qui venaient de passer une semaine entière sur la ZAD (et pour d’autres plus encore) pour construire des structures aidant à cette lutte. Il semble difficile pour certains de lâcher un peu de prise et laisser d’autres personnes s’en saisir. Certes, reconnaissons qu’à ce débat, toutes les parties n’ont pas été vraiment dans la discussion, mais si il y avaient eu d’autres lieux de rencontres, peut-être que ces débats auraient été beaucoup plus simples, et en tout cas ne se seraient pas déroulés devant un parterre de gens qui venaient juste se renseigner.

Entendons-nous bien, je ne souhaite pas « doubler » l’ACIPA sur cette lutte, et même si je ne suis pas d’accord avec les méthodes que cette organisation a choisi, je ne peux que reconnaître le grand travail d’information et d’argumentation qui a été fait par ses membres. Je ne pense que casser du sucre sur le dos des autres personnes en lutte n’est un quelquonque intérêt, autre que de diviser pour mieux perdre. Si j’en viens à écrire ce texte, c’est parce que l’ACIPA refuse tout dialogue avec un partie des personnes qui luttent contre cet aéroport, pour des motifs que je trouve plus que douteux, allant de la propriété de la lutte à l’ambition électorale de certaines parties de ses composantes.

J’espère que la dernière trahison des « écologistes » productivistes d’Europe Ecologie avec l’accord hypocrite (de prétendues décisions de non-financement « inutiles » puisque la région n’était déjà PAS censée financer l’aéroport, et qui ne semblent finalement pas si ferme, puisque tout se jouera dans un vote ou les écologistes s’opposeront « pour la forme » mais sans que cela n’influe sur les choix puisqu’ils restent minoritaires, bref de la poudre aux yeux dans la veine du « Les promesses n’engagent que ceux qui y croient » de Pasqua) fait avec les promoteurs socialistes du projet aura fait comprendre à certains et certaines pourquoi il faut se méfier de certaines promesses et de certaines alliances (rappelez-vous 1981!) et que les enjeux de cette lutte ne sont pas les mêmes pour tout le monde.

Si je dis tout ça, c’est parce qu’au final je me demande comment une lutte peut se généraliser, être reprise par le maximum de monde, si quand des personnes veulent la rejoindre, on leur réserve ce genre d’accueil. Je pense que c’est le souhait de tout le monde de voire que le soutien (mais pas que le soutien) à cette lutte soit important, c’est un des élément qui permet de poser le rapport de force, mais dans ce cas, il fait peut-être accepté que tout le monde ne choisit pas les mêmes moyens, qu’il s’agit d’un choix politique sur lequel on peut avoir ses désaccord, mais qu’au final ce qui compte c’est bien que cette lutte soit victorieuse. Accueillir les gens en gardant jalousement une sorte de propriété de cette lutte, en se divisant sur des questions de stratégie, joue plus le rôle de repoussoir que de réel moyen de la rejoindre et d’y inclure toutes les forces possibles. Entendons-nous bien cependant, quand je dis toutes ses forces, il y en a pour qui la raison se pose clairement. Doit-on accepter dans les rangs de cette lutte des défenseurs du fascisme? C’est un peu la question posée par ces liens. La question n’en reste pas moins comment accueillir les personnes qui voudraient rejoindre la résistance au projet d’aéroport, parce que beaucoup de signes montrent qu’il y a une réelle envie, et qu’il suffirait d’un climat et d’espaces pour que cela se fasse. Et pendant que les divisions opèrent sur des critères qui peuvent paraître pourtant tellement dérisoires (sous l’angle de la lutte en elle même, et non des ambitions et enjeux plus ou moins intéressés de certainEs), le calendrier et les promoteurs, eux, continuent de plus belle.

Ce texte n’exprime finalement que mon ressenti personnel sur la situation, pas celui de toutes les personnes impliquées dans l’occupation de la ZAD, situation que j’aimerais voire se débloquer rapidement pour mettre de vrais bâtons dans les roues des avions qui voudraient se poser sur la ZAD. Camarades anti-aéroport, plutôt que de se regarder en chien de faïence, il est temps de se demander comment développer une synergie de nos actions!