L’épidémie de grippe A est la nouvelle menace avec laquelle l’Etat et ses maîtres entreprennent de nous terroriser. Face à ce péril indiscutable, puisque décrété par l’autorité de « la science », nous sommes invités à participer corps et âme à l’effort de guerre sanitaire. L’unanimité est exigée, s’y soustraire ne serait qu’une faute morale ou une preuve de manque d’instruction. La réalité des conflits sociaux disparaît opportunément derrière cette fausse union et derrière le conflit factice qui en découle entre ceux qui sont « pour » et ceux qui sont « contre » le vaccin. Ce spectacle mobilise nos affects – la frustration, le ressentiment, l’angoisse – et les autorise à se décharger d’une manière valorisante et inoffensive pour l’ordre social qui les fait naître : contre un ennemi chimérique, contre ceux de nos concitoyens qui se font ses complices en refusant de se soumettre à la bienveillante protection du gouvernement et de l’industrie, ou tout aussi bien contre quelques méchants gouvernants et patrons – cela revient au même si l’on se laisse emporter dans la panique et si l’on ne voit pas la continuité politique derrière cette campagne.

Avec cette épidémie, les gestionnaires de ce monde prolongent et renforcent l’état d’urgence permanent qui justifie leur domination et leur permet d’imposer leurs décisions. N’est-il pas nécessaire qu’ils fassent tout ce qu’ils peuvent pour nous protéger des virus, des bactéries, des tumeurs, des terroristes ou, bientôt, du réchauffement climatique ? Pourtant, derrière chacun de ces ennemis, qu’ils présentent et réarrangent selon leurs intérêts, se cachent les désastres réels provoqués par l’ordre social qu’ils imposent.

Le virus est la nouvelle figure de l’ennemi absolu, clé de la représentation totalitaire du monde : l’ennemi omniprésent et diffus qui se répandrait par contagion, invisible, comme les mauvaises pensées, contre lequel il faut accroître la séparation entre les gens. Un mal face auquel l’individu serait impuissant, et qui rend nécessaire la « protection » de l’Etat, la soumission aux outils et aux armes de l’industrie. Un mal que nous serions tous susceptibles – suspects – de porter et transmettre, qui impose une surveillance généralisée. Bref, une raison justifiant la réorganisation policière de nos vies, la militarisation, l’enrégimentation de la population, son assujettissement au contrôle, à la surveillance et à la contrainte : on nous divise en une masse de cas individuels désarmés.

C’est cela, l’enjeu de cette campagne de terreur. Développer, expérimenter et imposer les outils et dispositifs de dépossession. Nous habituer à nous soumettre à de tels dispositifs – et même nous amener à souhaiter cette soumission : par la peur, la panique, la confusion, la désinformation, le chantage affectif, les pressions morales, nous convaincre que nous ne sommes que des victimes impuissantes et isolées, celles qui se reconnaissent dans la bienveillance des puissants, ou bien celles qui croient n’avoir plus d’autre choix que d’accepter leur protection (« la mafia vous protège ! »). Il s’agit bel et bien de briser nos résistances à cette forme de pouvoir qui aspire à totalement gérer nos vies, les réduire à la dépendance pour les exploiter toujours plus intensément. Au-delà de l’inoculation d’un probable poison, il s’agit de pousser un peu plus loin la destruction de ce qu’il nous reste d’autonomie vitale et de solidarité, accélérer la ruine de la conscience que nous avons de nous-mêmes, de notre santé, de notre puissance, de notre responsabilité, de notre participation à une unité sociale et à l’unité du monde vivant.

Nous ne sommes pas impuissants, ni isolés, ni victimes. Nous sommes plus que nombreux à nous méfier de ce vaccin et à le refuser, contrairement à ce que prétend la désinformation qui, comme toujours, met en scène l’assentiment de la majorité pour nous faire croire que nous sommes minoritaires. Nous ne voulons pas de cette terreur sanitaire – sinon, il n’y aurait pas besoin de tant de pressions et d’une propagande aussi acharnée pour nous l’imposer. Nous n’avons pas à céder à la crainte du pouvoir ou de ses épouvantails, mais à comprendre le réel rapport de forces qui se cache derrière le scandale du moment. Comprendre quelle guerre nous est menée et quelle est notre puissance réelle : le simple fait d’être vivants et humains fait de nous une force qui est à la fois une menace pour cet ordre social et la source de tout son pouvoir, de toute sa richesse. Redécouvrons nos capacités et besoins véritables.

Nous n’avons pas besoin de diplômes, de blouses blanches, ni de microscopes ou de cyclotrons pour comprendre la toxicité de ce vaccin comme de toutes les autres marchandises produites par l’industrie pharmaceutique, qui ne fait de profits que lorsque nous sommes malades et non en bonne santé. Ses produits ne sont pas toxiques seulement par leurs terribles effets secondaires – ceux sur lesquels seuls les laborantins ont le droit de se prononcer (et ils se disputent sur ceux des vaccins : de la simple fatigue chronique aux neuropathies, paralysies, cancers, maladies auto-immunes, sclérose en plaques, alzheimer, etc) – mais par leurs effets premiers : prendre la place des processus autonomes de guérison et d’immunité et même les combattre en prétendant qu’ils sont eux-mêmes le mal, affaiblir ainsi la santé, c’est-à-dire non pas l’absence de symptômes, mais la capacité générale de l’organisme à retrouver son équilibre en passant par des crises. La domination marchande se développe en substituant à chaque processus vivant, donc impropre à la possession, une marchandise : en nous privant d’une capacité d’agir, de réagir, d’être et en la plaçant en un objet commercialisable. Le système médical actuel, asservi depuis longtemps aux intérêts capitalistes, n’est pas un système de santé mais de dépendance. Nous ne sommes pour lui que des machines à réparer de l’extérieur. Nous avons à cesser de nous mépriser nous-mêmes et d’ignorer la vie en nous, à retrouver notre sensibilité au lieu de nous laisser abrutir, à développer les connaissances et pratiques qui nous rendent libres et solidaires. L’immunité n’est pas qu’une fonction biochimique, c’est notre capacité d’auto-défense : elle met aussi en jeu la conscience que nous avons de nous-mêmes et des rapports sociaux. Nous l’affaiblissons en acceptant de nous laisser dicter notre conscience par ceux qui se réservent le monopole de la connaissance, de l’enseignement, de l’information, de la parole publique.

Il est bien évident que cette campagne de vaccination profite directement à des fabricants de vaccins et indirectement à l’ensemble de la mafia médicale. De même, la collusion entre les intérêts industriels et financiers et ceux de l’Etat, des institutions internationales (OMS etc) et des médias, ne peut faire de doute qu’à ceux qui sont déjà en permanence vaccinés par ces médias contre la conscience critique. Mais le scandale ne vient pas seulement de quelques politiciens corrompus et financiers véreux. C’est notre système social qui fonctionne ainsi, amenant en permanence ses gestionnaires à conspirer contre notre vie. C’est lui qui fait que, autant que possible, on évince les solutions les moins industrialisables et on privilégie celles qui génèrent le plus de profit, peu importe que ces solutions provoquent de nouveaux désastres. Au contraire, ces désastres induisent de nouveaux besoins marchands et nourrissent ainsi le développement du capital. Cette grippe n’était-elle pas censée, au départ, être un effet secondaire de l’exploitation industrielle des porcs, laquelle ne se développe que grâce aux médicaments et vaccins pour porc…? Dans les usines d’exploitation de vies humaines, les maladies dégénérescentes sont rentables. Nul besoin de prêter des intentions exterminatrices diaboliques aux soi-disant élites. Voyons plutôt en quoi nous y participons nous-mêmes, dans nos manières de faire même les plus quotidiennes, dans notre conscience de nous-mêmes, pour agir différemment et nous organiser contre cet ordre social qui se nourrit de notre énergie, de nos gestes comme de notre laisser-faire. Si la politique de la terreur fonctionne aussi bien, c’est parce qu’elle profite à la fausse conscience de tous ceux qui, en acceptant le rôle d’innocentes victimes de la violence du monde, refusent de reconnaître leur responsabilité, c’est-à-dire le pouvoir qu’ils ont sur leur vie et sur l’histoire, leur liberté.