Dans la nuit du 9 novembre, des militants nazis ont lancé des engins
incendiaires contre le KTS. L’attaque, qui n’a fait aucune victime, a
pourtant provoqué des dégâts matériels non négligeables. Cette attaque
faisait suite à de nombreuses provocations et tentatives d’intimidation de
la part de militants d’extrême-droite.

Les nazillons s’agitent

Au mois de mars 2009 des militants d’extrême-droite avaient tenté de
prendre des photos de militants en marge d’une manifestation autonome. Des
tentatives similaires avaient suivi notamment autour du KTS. Trop faible à
Fribourg, et trop peu organisée, la mouvance nazie en est réduite à des
actions isolés qui pour autant restent dangereuses. Au mois de mai lors
d’une manifestation après l’expulsion d’une maison occupée, des nazis
étaient apparus aux abords de celle-ci et avaient tenté d’attaquer le
cortège. Un d’eux avait même sorti un couteau. Grâce à la détermination du
cortège, cette attaque fut un échec.

Les antifascistes déjouent un attentat

Face aux activités des nazis, les antifascistes ont multiplié les actions
contre des militants nazis à Fribourg, en rendant publics leurs noms,
lieux de résidence, lieux de travail afin de les déstabiliser.

Mais c’est l’affaire du « poseur de bombe » qui rencontra un vif écho dans
la presse, même au niveau national. Fin août, l’Autonome Antifa a rendu
public via un communiqué de presse le résultat de son travail
d’investigation concernant Thomas Baumann. Il y apparaissait clairement
que ce responsable de la JN (organisation de jeunesse du NPD) de Lörrach,
également membre d’une unité d’élite de l’armée allemande, avait réuni les
matériaux nécessaires pour confectionner une bombe et qu’il était sur le
point de passer à l’action. Consciencieux, il avait déjà dressé une liste
de cibles dont le KTS faisait partie. Le même jour les informations sont
également parvenu anonymement à la police qui procéda rapidement à
l’arrestation du militant nazi. La police tomba lors de la perquisition
sur un véritable petit arsenal. La presse quant à elle s’interrogea sur le
fait que des militants antifascistes soient mieux informés que la police
et ses services de renseignements pourtant si zélé à surveiller
l’extrême-gauche…

L’attaque contre le KTS un mois après ce coup d’éclat des antifascistes
est très certainement une vengeance de la part de militants nazis faisant
partie de l’entourage de Thomas Baumann. Précisons aussi que l’Autonome
Antifa n’a jamais cru que Baumann agissait seul contrairement à la théorie
de la police.

Contre le fascisme et pour les centres autonomes

Les antifascistes radicaux avaient appelé à manifester le 14 novembre
contre l’extrême-droite. Par la même occasion ils voulaient envoyer un
signe clair à la ville ; arrêter de harceler les militants du KTS ! En
effet, à la suite de manifestations non-déposées qui s’étaient déroulées
durant les mois précédents, certains militants du centre autonome avaient
été jugés par les autorités comme légalement responsables de celles-ci.
Cela s’était traduit par des poursuites en justice. Cette fois encore, la
manifestation ne fut pas déposée. Des rencontres ont pourtant eu lieu
entre les organisateurs de la manifestation et les autorités, mais
celles-ci ont échoué.

Répression et fichage

Le samedi 14 novembre environ 700 personnes se sont rassemblées pour
manifester au centre-ville. Mais la police était présente en force, bien
décidée à empêcher que le cortège ne se mette en route. Ce dernier a
d’ailleurs été rapidement cerné de tous côtés par la police anti-émeute.
Durant quasiment deux heures, manifestants et policiers vont se faire
face. Pendant ce temps la police a ramené des renforts et les unités
cagoulées ont fait leur apparition. La tête de cortège, quant à elle, a
tenté sans succès de passer en force pour ouvrir la route.

La police a ensuite isolé la tête de cortège, environ 300 personnes. Après
de violents matraquages et de nombreuses arrestations, les forces de
l’ordre, qui avaient encerclé tout ce qui restait de la « manifestation »,
ont fait sortir un par un les militants. Toute une rue était bloquée par
des fourgons de police qui avaient mis en place des mini-bureaux et de
l’éclairage afin d’entamer une opération de fichage à grande échelle.

C’est ainsi qu’accompagné, par deux policiers en tenue anti-émeute
cagoulés, on passait les différentes étapes, méthodiquement. Fouille,
contrôle d’identité et photo avec un numéro collé sur la poitrine. Les
derniers sortiront de la nasse vers 20 heures. En tout et pour tout il y
aura eu plus d’une dizaine de blessés, une quarantaine d’arrestations
ainsi que le fichage systématique et méthodique de quelques 300 personnes.

Olynx
groupe de Strasbourg – Fédération Anarchiste

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