Ce n’est pas parce que l’agro-industrie et l’État nous racontent des salades… que nous devons patauger dans les algues !

Les algues vertes sont la partie visible des dégâts liés à l’agriculture intensive. Propulsée en Europe après la deuxième guerre mondiale, autant pour produire suffisamment de nourriture pour la population (raison officielle) que pour créer des marchés aux constructeurs d’engins agricoles motorisés et aux fabricants de pesticides, l’agriculture industrielle a aujourd’hui fait son temps :

– Elimination des petit-e-s paysan-ne-s, planifiée et mise en place par l’Union Européenne et ses États, notamment par le biais de subventions inégalement réparties, rendues nécessaires par la baisse volontaire des prix agricoles, avec un véritable soutien aux grandes exploitations. Depuis les années 60, via la Politique Agricole Commune, les États ont appuyé la concentration des exploitations. Dans les lycées agricoles, les programmes ont valorisé les grosses structures, au grand bonheur des banques qui ont octroyé des prêts tenant pieds et poings liés nombre d’exploitant-e-s agricoles.

Cette élimination des petites exploitations, outre qu’elle entretient la désertification rurale, l’inégale répartition de la population sur le territoire, se fait dans la douleur : chômage ou suicides sont trop souvent la porte de sortie des « éliminé-e-s ».

– L’utilisation massive des pesticides provoque des dégâts sur la faune et la flore, tant terrestre qu’aquatique, ici et ailleurs. Et on ne dira rien sur l’impact du lisier et des fientes de volaille !

– Horreur pour les animaux élevés (ou plutôt emprisonnés !), considérés comme des machines ou de simples produits.

– Notre santé est triplement menacée par les choix de l’agro-industrie : résidus de pesticides sur les végétaux et dans les produits animaux (qui s’accumulent plus on monte dans la chaîne alimentaire), résidus d’antibiotiques et de vaccins dans les produits animaux (chair, lait, œufs), alimentation trop riche en produits animaux et sous-produits animaux (excès de graisses saturées et de protéines animales).

– Gouffre à eau et à produits chimiques pour la culture du maïs essentiellement destiné à l’élevage.

– Importation massive de céréales et soja (OGM à 80% pour la Bretagne) dont la culture est l’une des causes de la déforestation en Amazonie. Cette nourriture végétale qui aurait pu servir directement aux humain-e-s est détournée en faveur des animaux élevés mais avec une perte considérable (pour produire 1 g de protéine animale il faut 7 g de protéines végétales)… Ce choix de l’agroalimentaire participe aux famines.

– Conditions de travail peu reluisantes dans les usines de l’agro alimentaire avec des taux élevés de troubles musculo-squelettiques. Syndicalisme combattu et de fait quasi inexistant dans certaines grandes boîtes…

Ne nous laissons pas berner par les fausses solutions : le traitement du lisier par méthanisation ne « résout » qu’un des problèmes de l’agriculture intensive et de fait il entretient les autres tares du système, listées ci-dessus !

D’aucun-e-s, conscient-e-s des problèmes, revendiquent un État qui devrait devenir de « droit ». Or, l’Histoire prouve qu’il ne l’a jamais été. Ce n’est pas dans sa nature de l’être, parce qu’il est fondé sur la force. Effectivement, c’est se leurrer sur le rôle de cet appareil : il n’est pas un outil neutre qui pourrait être dirigé en faveur de la population via un gouvernement qui serait éclairé, juste, social et écolo… L’État est au service des classes dominantes du capitalisme, il est adapté à gérer l’ordre social inique actuel… De fait, c’est l’argent public qui finance la recherche développement, c’est l’État qui verse des aides sans contreparties, qui finance les plans de reconquête de l’eau, après avoir autorisé tous les excès (légalisation d’élevages géants et pollueurs…), amnistiant en quelque sorte le système agro-industriel. Il réprime les mouvements contestataires.

Alors si vous ne voulez surtout pas changer cette situation, alors surtout :

N’achetez pas auprès de petits producteurs & productrices locaux,
N’achetez pas bio,
Continuer à faire vos courses dans les hypermarchés,
Ne vous investissez pas dans une AMAP (Asso pour le maintien d’une agriculture paysanne), ni dans un groupement d’achat coopératif,
Mangez de plus en plus de viande et de produits ovo lactés,
Contentez vous de vous informer par les médias officiels,
Regardez les publicités, ne les barbouillez pas,
Ne vous abstenez pas aux élections,
Ne défilez pas dans la rue pour protester,
Ne réfléchissez pas à l’idée de révolution sociale émancipatrice, ne vous organisez pas en conséquence,
Rejeter l’idée de mise en commun des terres, de partage du travail et des fruits de ce travail,
Ne revendiquez pas la décroissance libertaire, l’expropriation des capitalistes, l’autogestion généralisée de la société,…

Et si vous voulez vraiment que ça change, vous savez ce qu’il reste à faire !

Des anarchistes ont choisi de se fédérer pour essayer de renverser ce monde absurde. Logique de profit = logique de mort.

Groupes de Bretagne de la FÉDÉRATION ANARCHISTE

souvenance@no-log.org (Saint-Brieuc)

http://anars56.over-blog.org/ : Vannes-Lorient

http://www.farennes.org/ : Rennes

http://anartoka.com/la-digne-rage/p… : Rennes