Pour envoyer un signe fraternel à Joachim Gatti, cinéaste :
>
> http://jesigne.fr/pourjoachimgatti
>
> A diffuser le plus largement possible.
>
>
> Bonsoir Joachim
>
> Ce soir nous étions tous et toutes là, à Montreuil
> Pour vous témoigner de notre affection
> Et pour dénoncer la spirale de la répression
> Comment peut-on en arriver à une agression aussi violente
> Les hommes libres feraient-ils peur ? Auraient-ils plus de poids que
> nous le croyions ?
>
> Ce soir nous étions tous là
> Et nous tenons par ces quelques mots à vous apporter un peu de
> réconfort
> pour vous dire que nous pensons à vous
>
> Une lettre de vous appelant à la poursuite du combat a été lue.
> Vous nous avez ouvert une voie
> Et nous ne comptons pas rester dans le silence
>
> Nous tenons à dire qu’il est révoltant de vous savoir ce soir à
> l’hôpital
> Amputé de votre outil de travail, votre œil. Il n’est pas supportable
> de savoir qu’en 2009
> Une scène du « Potemkine » , que nous avons tous vue enfant ou adolescent
> Peut avoir lieu aujourd’hui dans la France républicaine. Une balle
> pour pourfendre la révolte
> Une femme attaquée à la baïonnette comme aujourd’hui vous et vos
> camarades au flash-ball
> Une balle sur les escaliers et le landau avec le bébé qui dévale les
> marches
>
> Mais justement, pour dire qu’on n’arrête pas la révolution.
>
> Une pensée va aussi aux expulsés de Montreuil, à votre famille, vos
> amis et
> vos proches qui comme vous, doivent souffrir de cet acte d’une
> violence inadmissible
>
> L’œuvre magistrale de vos grands-parents et parents, que nous admirons
> profondément,
> Qui compte tant de personnages, de paroles et de raccords
> clairvoyants,
> Y compris ces yeux soudain ouverts d’Hélène dans « La Jetée » de Chris
> Marker,
> Soudain prennent une signification encore plus cruciale
>
> Du fond de son arbitraire opaque, la police ne s’y est pas trompée
> En vous elle a tenté d’aveugler une lignée d’artistes-combattants à la
> puissance incomparable.
>
> Mais comme toujours quand elle assassine ou mutile les artistes,
> De facto elle rend hommage à leur puissance critique
>
> Nous vous embrassons.
>
> Tous et Toutes qui partout pensons à Vous
>
>
> RAPPEL DES FAITS
>
> SUR JOACHIM GATTI (À DIFFUSER LARGEMENT). Lettre ouverte de Stéphane
> Gatti (son père)
> samedi 11 juillet 2009
>
>
> Pour info complémentaire sur Joachim Gatti, il est aussi l’acteur qui
> a tenu le rôle de Joachim Rivière dans le film « La Commune de Paris »
> de Peter Watkins, il a fait des études de philosophie à Nanterre avec
> Etienne Balibar, un Grand Projet sur la sémiotique de la stratégie
> urbaine de la ville de Gênes (histoire et contemporain dont les
> grandes manifestations altermondialistes). Etc…
>
> Il va de soi qu’il faut prendre en compte tous les « cyclopes » comme
> disait La Louve ici, des balles de plastique ou autres coups envoyés
> dans la figure des manifestants, activistes et/ou autres résistants ou
> non conformes, dont les gars les plus défavorisés des banlieues qui
> ont été aux premières loges, ou simples contestataires solidaires de
> l’insoumission et de la liberté du mode de vie, premières victimes de
> la défiguration générale entreprise par le nouveau Président depuis
> qu’il fut ministre de l’intérieur, corps vivants et réformes
> institutionnels compris.
>
> Défigurer pour marquer à vie, c’est un crime autorisé depuis que la
> police est engagée par le pouvoir dans des voies miliciennes contre
> l’altérité sociale et nationale (ici je parle aussi de l’émigration).
> Et notamment contre ceux qui agissent pour sauver les libertés à
> l’acte. Sans doute est-ce la structuration d’un fascisme sur
> l’alterophobie générale des lois et des ordres exécutifs, jusqu’à leur
> application sans contestation par les forces de l’ordre, n’étant en
> réalité que celles du désordre des divisions les plus graves.
>
> Mais il faut savoir que l’état dans lequel se trouve le visage du
> dernier des « cyclopes » de la population en voie de mutation sous les
> actes de défiguration de l’humain par le président actuel, est
> certainement le plus grave de ceux qui se sont produits jusqu’ici.
> L’escalade est claire et il faut voir et comprendre en quoi…
>
> http://bellaciao.org/fr/spip.php?article88906
>
>
> rappel des faits
>
>
> À Montreuil, la police vise les manifestants à la tête
>
>
>
> Le matin du mercredi 8 Juillet, la police avait vidé une clinique
> occupée dans le centre-ville. La clinique, en référence aux
> expériences venues d’Italie, avait pris la forme d’un « centro sociale »
> à la française : logements, projections de films, journal, défenses
> des sans papiers, repas… Tous ceux qui réfléchissent au vivre
> ensemble regardaient cette expérience avec tendresse. L’évacuation
> s’est faite sans violence. Les formidables moyens policiers déployés
> ont réglé la question en moins d’une heure. En traversant le marché le
> matin, j’avais remarqué leurs airs affairés et diligents.
>
> Ceux qui s’étaient attaché à cette expérience et les résidents ont
> décidé pour protester contre l’expulsion d’organiser une gigantesque
> bouffe dans la rue piétonnière de Montreuil.
>
> Trois immenses tables de gnocchi (au moins cinq mille) roulés dans la
> farine et fabriqués à la main attendaient d’être jetés dans le
> bouillon. Des casseroles de sauce tomate frémissaient. Ils avaient
> tendu des banderoles pour rebaptiser l’espace. Des images du front
> populaire ou des colonnes libertaires de la guerre d’Espagne se
> superposaient à cette fête parce que parfois les images font école.
> J’ai quitté cette fête à 20h en saluant Joachim.
>
> A quelques mètres de là, c’était le dernier jour dans les locaux de la
> Parole errante à la Maison de l’arbre rue François Debergue, de notre
> exposition sur Mai 68. Depuis un an, elle accueille des pièces de
> théâtres, des projections de films, des réunions, La nuit sécuritaire,
> L’appel des Appels, des lectures, des présentations de livres… Ce
> jour-là, on fermait l’exposition avec une pièce d’Armand Gatti «
> L’homme seul » lu Pierre Vial de la Comédie Française et compagnon de
> longue date. Plusieurs versions de la vie d’un militant chinois s’y
> confrontent : celle de la femme, des enfants, du père, du lieutenant,
> du général, des camarades…
>
> C’était une lecture de trois heures. Nous étions entourés par les
> journaux de Mai. D’un coup, des jeunes sont arrivés dans la salle,
> effrayés, ils venaient se cacher… ils sont repartis. On m’a appelé.
> Joachim est à l’hôpital à l’hôtel Dieu. Il était effectivement là. Il
> n’avait pas perdu conscience. Son visage était couvert de sang qui
> s’écoulait lentement comme s’il était devenu poreux. Dans un coin,
> l’interne de service m’a dit qu’il y avait peu de chance qu’il
> retrouve l’usage de son œil éclaté. Je dis éclaté parce que je
> l’apprendrais plus tard, il avait trois fractures au visage, le globe
> oculaire fendu en deux, la paupière arrachée…
>
> Entre ces deux moments; celui où je l’ai quitté à la fête aux gnocchi
> et l’hôtel Dieu que s’était-il passé ? Il raconte : Il y a eu des feux
> d’artifice au dessus du marché. Nous nous y sommes rendus.
> Immédiatement, les policiers qui surveillaient depuis leur voiture se
> sont déployés devant. Une minute plus tard, alors que nous nous
> trouvions encore en face de la clinique, à la hauteur du marché
> couvert, les policiers qui marchaient à quelques mètres derrière nous,
> ont tiré sur notre groupe au moyen de leur flashball.
> A ce moment-là je marchais et j’ai regardé en direction des policiers.
> J’ai senti un choc violent au niveau de mon œil droit. Sous la force
> de l’impact je suis tombé au sol. Des personnes m’ont aidé à me
> relever et m’ont soutenu jusqu’à ce que je m’assoie sur un trottoir
> dans la rue de Paris. Devant l’intensité de la douleur et des
> saignements des pompiers ont été appelés.
>
> Il n’y a pas eu d’affrontement. Cinq personnes ont été touchés par ces
> tirs de flashball, tous au dessus de la taille. Il ne peut être
> question de bavures. Ils étaient une trentaine et n’étaient une menace
> pour personne. Les policiers tirent sur des images comme en témoigne
> le communiqué de l’AFP.
>
> Un jeune homme d’une vingtaine d’années, qui occupait, avec d’autres
> personnes, un squat évacué mercredi à Montreuil (Seine-Saint-Denis), a
> perdu un œil après un affrontement avec la police, a-t-on appris de
> sources concordantes vendredi. Le jeune homme, Joachim Gatti, faisait
> partie d’un groupe d’une quinzaine de squatters qui avaient été
> expulsés mercredi matin des locaux d’une ancienne clinique. Ils
> avaient tenté de réinvestir les lieux un peu plus tard dans la soirée
> mais s’étaient heurtés aux forces de l’ordre. Les squatters avaient
> alors tiré des projectiles sur les policiers, qui avaient riposté en
> faisant usage de flashball, selon la préfecture, qui avait ordonné
> l’évacuation. Trois personnes avaient été arrêtées et un jeune homme
> avait été blessé à l’œil puis transporté dans un hôpital à Paris,
> selon la mairie, qui n’avait toutefois pas donné de précision sur
> l’état de gravité de la blessure. »Nous avons bien eu connaissance
> qu’un jeune homme a perdu son œil mais pour le moment il n’y a pas de
> lien établi de manière certaine entre la perte de l’œil et le tir de
> flashball », a déclaré vendredi la préfecture à l’AFP.
>
> La police tire sur l’image d’un jeune de 20 ans qui essayent de
> reprendre son squat. Et pour la police et les médias, cela vaut pour
> absolution, et c’est le premier scandale.
> Faut-il rétablir la vérité sur l’identité de Joachim Gatti ne
> serait-ce que pour révéler la manipulation des identités à laquelle se
> livre la police pour justifier ses actes , comme s’il y avait un
> public ciblé sur lequel on pouvait tirer légitimement ?
>
> Joachim n’a pas 20 ans mais 34 ans.
> Il n’habitait pas au squat, mais il participait activement aux
> nombreuses activités de la clinique
> Il est cameraman
> Il fabrique des expositions et réalise des films.
> Le premier film qu’il a réalisé s’appelle « Magume ». Il l’a réalisé
> dans un séminaire au Burundi sur la question du génocide. Aujourd’hui,
> il participe à la réalisation d’ un projet dans deux foyers Emmaüs
> dans un cadre collectif.
>
> On devrait pouvoir réécrire le faux produit par l’AFP en leur
> réclamant de le publier. Il serait écrit :
> Joachim Gatti, un réalisateur de 34 ans a reçu une balle de flashball
> en plein visage alors qu’il manifestait pour soutenir des squatteurs
> expulsés. Il a perdu un œil du fait de la brutalité policière.
>
> Stéphane Gatti