Un baobab pouvait donner un cours de botanique à un jeune léopard
Un caillou pouvait enseigner la méditation à des petits moineaux
Le vent apprenait la danse à de jeunes flocons de neige et le feu enseignait la magie.
On pouvait prendre des cours de self-défense avec un maître cactus, des leçons de chant avec un rossignol ou découvrir la géographie avec un pingouin.
Chacune et chacun choisissait quand, où, comment et avec qui apprendre.
Et tout le monde aimait l’école . C’était la grande école de la vie.
D’ailleurs ça ne s’appelait même pas l’école, ça s’appelait la vie ! et on ne disait pas « apprendre”, on disait « respirer” !

Puis un animal fier de lui-même, appelé homo-sapiens tomba d’un arbre et déclara un jour :« ça y est je sais tout ! et je le sais mieux que tout le monde ! »
Et il se nomma lui même « Grand Maître d’Ecole »
Il découpa toute sa science en petit morceau et se mit à faire la leçon en distribuant de ces petits morceaux de savoir à qui voulait l’entendre.
Or, il se trouva que personne ne voulait l’entendre.
Il essaya de donner des leçons de morale aux cailloux.
Mais les cailloux n’entendaient rien à ce discours.
Il se mit à donner des cours d’économie aux oiseaux. Mais les oiseaux voltigeaient à droite à gauche en n’ayant rien à faire des lois du marché.
Puis il essaya d’inculquer des notions d’éducation civique aux arbres, mais les arbres faisaient la sourde oreille.
Un jour il voulut apprendre la politesse au feu et il se brûla les doigts.
Après quoi il faillit se noyer en tentant d’initier un fleuve à la discipline.
Ses cours d’arithmétique aux étoiles furent un vrai fiasco.
Et le vent n’a jamais suivi aucune de ses leçons de géopolitique.

Dés lors, l’homo sapiens décida de se couper du monde et d’enseigner n’importe quoi à ses propres enfants.
Mais ses enfants préféraient aller prendre des cours à l’école de la vie.
Alors il fit construire une prison pour enfants interdite aux animaux, aux plantes et aux cailloux. Interdite au vent, et aux étoiles.
Les arrières arrières petits enfants de cet homo-sapiens continuent de perdre leur jeunesse dans la prison du maître d’école.
Alors que le monde autour d’eux continue de transmettre toutes sortes d’enseignements vivants dans la grande école de la vie.

Il arrive parfois qu’une de ces prisons soit ravagée par un incendie et pour toutes celles et tous ceux qui aiment apprendre c’est une bonne révision des enseignements du feu.

Moralité : Brûle ton école !

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