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WIFI, PORTABLES, ANTENNES-RELAIS ET PUCES RFID :
LA NOUVELLE POLLUTION HIGH-TECH

CITOYEN-NE-S ÉLECTRO-SENSIBLES, SOYEZ RASSURÉ-E-S : les politiques s’occupent de vous ! Alors que les recours en justice contre les antennes-relais commencent à porter leurs fruits, que syndicats et associations se mobilisent contre le Wifi dans les Bibliothèques parisiennes, les deux conférences organisées par la Mairie de Paris et le gouvernement tombent à point nommé pour faire passer la pilule des nuisances high-tech à grands coups d’expertises et de débats citoyens. La conférence « Ondes électromagnétiques, Santé, Société », solidement encadrée par les socialistes parisiens et leurs acolytes verts, se chargera ainsi de réaffirmer que Paris se doit d’être une pionnière dans la course aux gadgets nécro-technologiques, tandis que le Grenelle des antennes-relais permettra de rassurer la dynastie Bouygues sur ses futures possibilités d’implantation dans nos vertes campagnes.

AU-DELÀ DE LA PRÉTENDUE NEUTRALITÉ de ces deux conférences du printemps 2009, neutralité qui laisse songeur lorsque l’on prend la peine de regarder la cohorte de scientifiques jaunes convoqués pour l’occasion, se pose la question même de la soumission à la preuve scientifique. À l’heure où la science est censée dire le Vrai du monde, son soutien au pouvoir est absolument indispensable. Si ce qui est scientifique est objectif et vrai, c’est-à-dire réel et inéluctable, alors il est primordial de pouvoir dire que les chiffres du chômage sont mesurés scientifiquement, que les OGM sont issus de la science, qu’une solution scientifique est à l’étude au sujet des déchets nucléaires, etc. Ad nauseam.

LA CONDAMNATION RÉCENTE de Bouygues-Télécom et de SFR, contraints de démonter deux antennes-relais, a fortuitement coïncidé avec la remise d’un rapport de la très sérieuse Académie des Sciences sur l’innocuité des antennes-relais pour la santé, Académie reconnaissant pourtant étrangement que l’utilisation prolongée du téléphone portable est plus dangereuse que l’exposition aux antennes. Les luttes anti-OGM ont ainsi montré que plus on met en place de débats citoyens et de lois régulatrices et plus les pollutions sanitaires progressent. Si ces deux conférences débarquent aujourd’hui, ce n’est donc évidemment pas seulement pour faire taire les mauvaises langues, celles qui dénoncent depuis quelques temps déjà les conséquences désastreuses des pollutions high-tech sur la santé, mais encore et toujours pour réaffirmer la bonne marche de notre société moderne, celle qui consiste à remplacer les livres par des écrans d’ordinateurs, l’échange humain par des puces RFID et les craies d’écoliers par des stylets électroniques. Car les nouvelles technologies n’ont pas seulement un coût sanitaire, elles ont également des conséquences sociales et environnementales : pollution des rivières et des fleuves nécessaires à la production de la RFID, impossibilité de recycler la majorité des composants électroniques, saccage de l’écosystème et disparition des abeilles par les pesticides et les ondes électromagnétiques, pillage des ressources énergétiques en Afrique et ailleurs, etc. Les dommages collatéraux de la guerre technologique sont nombreux, et ils ne touchent pour une fois pas que les pays pauvres, habituellement considérés comme des déchetteries à ciel ouvert par les industriels occidentaux qui viennent y déverser leurs stocks de pesticides et leurs carcasses d’ordinateurs.

LES INNOVATIONS « ÉCO-TECHNOLOGIQUES » aujourd’hui vantées par ces mêmes industriels (ordinateurs à consommation d’énergie réduite, etc.) ne sont là que parce qu’elles représentent un marché juteux, mais font oublier à quel point le Progrès technologique nous dépossède de nos propres existences : regarder ses mails partout, tout le temps, ne plus pouvoir se parler sans téléphone portable, ne pas savoir lire une carte mais obéir à son GPS, se méfier des flics mais faire confiance à Google et Facebook pour archiver nos vies : les nouvelles technologies ne polluent pas seulement nos rivières, elles polluent aussi nos esprits en nous enfermant dans un monde machinique, où la moindre tâche devient insurmontable sans béquille technologique.

CE MONDE-LÀ, INDUSTRIELS ET POLITIQUES VEULENT CONTINUER À LE GÉRER COMME BON LEUR SEMBLE.

CE MONDE-LÀ, QUI ACCAPARE LES RICHESSES, QUI ANÉANTIT LES LIENS SOCIAUX, QUI DÉTRUIT NOTRE SANTÉ, NOUS N’EN VOULONS PAS.

LE SEUL PRINCIPE DE PRÉCAUTION, C’EST LE REFUS SANS CONCESSION.

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