« Nous nous invitons à Océanopolis
(enfin presque) »

Nous, gouvernés de ce monde. Nous, l’arrière-garde d’une armée en déroute. Nous, qui n’avons que si peu la parole, perturbons ce soir le cocktail de la CPU réunissant les présidents. Nous tenons à rappeler que M. Olivard s’est prononcé clairement contre le mouvement étudiant que nous soutenons, mouvement exigeant le retrait de la LRU.

Mais il faut préciser que comme tout acte de sabotage, notre action n’a pas pour but de nuire à Océanopolis, qui est qu’un outil, ni même à Pascal Olivard,qui n’est qu’un pantin

A l’heure où des présidents d’université collaborent à la privatisation de l’enseignement, voilà deux étés que nous subissons le mauvais temps en Bretagne.

A l’heure où des présidents d’université s’affichent en décapotable, le ticket de bus augmente arbitrairement chaque année de manière déraisonnée pour les plus précaires.

A l’heure où des présidents d’université empochent plus de 3000 euros par mois, l’accès aux minimas sociaux s’amenuise pour beaucoup d’entre nous.

A l’heure où des présidents d’université sabotent les mouvements étudiants, des salariés de Jabil luttent pour préserver leurs emplois.

A l’heure où des présidents d’université portent fièrement la cravate pour asseoir leur autorité, les révoltes se démultiplient de Athènes aux Antilles.

A l’heure où des présidents d’université se gominent grassement les cheveux, des suicides désespérés ont lieu dans les prisons et les centres de rétention.

Partout des gens luttent, s’organisent, et sont ignorés quand ils ne sont pas réprimés. Ces luttes appellent, par leur existence même, à s’intensifier et à se propager : à se constituer en assemblées générales partout où l’isolement règne, où l’activité collective est rendue impossible (usines, facs, lycées, bureaux, magasins, quartiers, dans les rues et les champs).

Multiplions les pratiques qui semblent aujourd’hui faire plier le gouvernement : manifestations à 3 millions de personnes, mais aussi grèves non déclarées, manifestations spontanées, occupations symboliques, blocages économiques, sabotages de l’outil d’aliénation, pauses café très longues, ralentissement des cadences.

Osons vivre, pour notre liberté et pour la leur

Mort à l’économie du savoir.