La fermeture de Beghin-Say se traduirait donc bien par la délocalisation de la production des 110 000 tonnes de sucre produites sur le site nantais dans un pays tiers, par le licenciement des 170 salariés nantais et la suppression de près d’un millier d’emplois, sous-traitants et indirects, menaçant directement l’activité portuaire de la ville.

Si elle était mise en œuvre, cette décision obligerait en outre les consommateurs de Bretagne et des Pays de la Loire – consommation annuelle évaluée à plus de 200 000 tonnes de sucre – à importer massivement le sucre nécessaire à l’industrie alimentaire et à l’alimentation. A ce propos, les Alternatifs soulignent que la mission d’expertise n’a nullement pris en compte les conséquences écologiques durables qu’entrainerait la fermeture de Beghin-Say.

Quatre mois après l’annonce première de cette décision de la multinationale Tereos, aucune des démarches engagées par les pouvoirs publics en lien avec les collectivités locales n’a permis de faire avancer positivement le dossier Beghin-Say. Tout au contraire, il apparaît aujourd’hui clairement que la mission publique d’expertise conduite en lien avec la direction de Téreos n’était que de la poudre aux yeux pour légitimer une décision déjà prise aux yeux des salariés, des sous-traitants et de la population nantaise profondément attachée à sa raffinerie.

Les Alternatifs, comme les salariés de l’entreprise massivement mobilisés avec leurs syndicats CGT et CFDT le 29 janvier dernier, refusent de se résigner à la fermeture de la dernière raffinerie de sucre du Grand Ouest. Mais, pour y parvenir, il s’agit de s’engager sans tarder dans un véritable bras de fer contre le groupe Téréos qui a décidé de liquider le site nantais.

Les Alternatifs considèrent aujourd’hui que la seule perspective réaliste au maintien durable de cette activité industrielle sur le site nantais est la reprise de l’activité par les salariés eux-mêmes sous gestion ouvrière, c’est-à-dire par la mise en place d’une SCOP Beghin-Say en lien avec les collectivités locales.

Jeudi dernier, le Président de la République lui-même n’avait pas de mots assez durs pour condamner les délocalisations et affirmer sa volonté de maintenir le tissu industriel français. Les Nantais jugeront sur pièce.

Pour leur part les Alternatifs proposent :

– Que les salariés et les pouvoirs publics se donnent immédiatement les moyens d’interdire tout démantèlement transfert de l’activité de raffinage : aucune machine ne doit sortir de l’usine nantaise,

– que le site Béghin-Say soit racheté pour l’euro symbolique par Nantes Métropole et immédiatement mis à disposition des salariés pour la poursuite de l’activité sous gestion ouvrière.

Pour y parvenir, il faut sans tarder entrer dans une nouvelle étape de la mobilisation ouvrière et d’organisation de la solidarité populaire avec Beghin-Say.

Les Alternatifs proposent qu’au sortir des vacances scolaires de février soit organisé, sous la responsabilité des syndicats de l’entreprise et en lien avec les collectivités locales, un week-end de journées portes ouvertes pour que le maximum de Nantais puissent mesurer de la richesse et du potentiel industriel que représente Beghin-Say et témoigner de leur solidarité.