La première Rencontre Latino-américaine d’Organisations Populaires Autonomes (ELAOPA) s’est réalisée en janvier 2003 en parallèle au Forum Social Mondial. Après le Brésil, la rencontre a parcouru la Bolivie (2004), l’Argentine (2005), l’Uruguay (2006), le Chili (2007) et le Brésil (2008).

Comme peuples et organisations en lutte nous pensons que par la coordination et l’articulation, il est possible de renforcer la construction de pouvoir populaire, d’une construction avec participation de toutes et tous, en maintenant l’autonomie face aux partis politiques, à l’Etat et à ses gouvernements, aux ONG et aux entreprises, et de tous ceux qui nous disent que faire avec des structures autoritaires et éloignées de notre réalité. C’est-à-dire que lorsque nous parlons d’un pouvoir populaire, nous disons que le peuple a la capacité de résoudre ses problèmes par lui même, sans les déléguer à d’autres.

Les différents gouvernements accumulent des richesses et un pouvoir en mettant à profit la grande faiblesse dans laquelle tombons les organisations populaires quand nous sommes divisées et désorganisées ; mais qui ont peur quand nous sommes capables d’unir nos forces et de mettre en cause le fonctionnement de ce système capitaliste injuste. Pour cela nous invitons organisations, collectifs et militants populaires à unir leurs efforts, à construire collectivement et depuis en bas, à construire en articulant, à unir le dispersé ; pour depuis le petit pouvoir former ce nouveau monde que nous portons dans nos coeurs.

L’articulation en perspective de construction de pouvoir populaire

Nous croyons que dans cet Elaopa nous devons partir d’une analyse de l’actuelle situation politique latino-américaine, prêtant une attention spéciale au rôle que les organisations qui construisons en dehors des appareils étatiques avons. Nous devons nous penser comme organisations autonomes de lutte dans le cadre d’une situation régionale latino-américaine complexe, où se consolident des stratégies communes depuis les gouvernements et où les organisations populaires sommes encore fragmentées ; marcher dans des conjonctures nationales où, dans quelques cas, les gouvernements se montrent progressistes et lèvent des bannières historiques de notre peuple tout en ne modifiant profondément aucune situation d’exploitation et d’oppression structurelleset optent pour réprimer les secteurs les plus contestataires. La vieille politique de cooptation et de répression de ces gouvernements a séduit beaucoup d’organisations populaires et ajoute un nouvel élément pour la fragmentation et l’isolement.

À l’intérieur de ce cadre d’analyse, nous proposons de mettre l’accent sur les expériences de construction d’espaces d’articulation et d’unité.

Nous pensons que d’une analyse de ces expériences nous pourrons dégager des éléments précieux pour le renforcement de nos organisations, problématisant les difficultés que nous rencontrons à l’heure de générer ces espaces ; les causes de la fragmentation des organisations populaires ; les stratégies des Etats (cooptation, criminalisation, répression) ; les propres limitations (difficulté pour se construire comme une alternative sociale réelle, la vision de court terme qui empêche de penser des stratégies de pouvoir populaire à long terme, nombrilisme qui met en avant sa propre construction, auto-référence…). Il est évident que ces visions sont le fruit du renforcement d’une idéologie hégémonique qui a pour objectif d’empêcher l’organisation des classes populaires.

Pour nous l’articulation est un moment indispensable dans notre construction, aussi important que le travail de base. Nous pensons qu’il n’est pas possible de générer une alternative de Changement Social tant que nous ne serons pas capables de construire avec l’autre, depuis les positions et l’idiosyncrasie de chaque expérience mais avec la vision portée à un collectif duquel comme classes populaires nous faisons partis.

Dans une seconde instance de la rencontre, nous proposons un débat sur les stratégies possibles d’articulation et du rôle que peut avoir dans celle-ci l’ELAOPA. Comme critère général, il nous semble que le débat autour de l’articulation dans une perspective de construction de pouvoir populaire doit se donner sur la base de la pratique réelle de nos organisations cherchant à la problématiser.

Commission d’organisation VII ELAOPA.

FOB (Fédération d’Organisations de Base) : MTD Oscar Barrios (Moreno, Jose C. Paz, San miguel), MTD Lucha y Libertad (Villa 20, Lugano, Cap. Federal), Frente de Unidad Popular (Brown, Berazategui, Varela; Prov. de Bs. As.), Cooperativa la Maqueta (La Plata; Prov. de Bs. As), Colectivo Desalambrando(San Cristóbal, Cap. Federal).

MTD 1º de Mayo (Cap. Federal et Gran Bs As)

Colectivo social y cultural 1ro de marzo- (Santa Rosa – La Pampa).