Le tristement célèbre Christian Vanneste, député UMP, a un lourd passif :

De funeste mémoire, en juin 2004, par amendement, il tente d’introduire dans les manuels scolaires le « rôle positif de la colonisation ».

Après avoir suscité un tollé, cet amendement est en automne 2004 par décret, officiellement pour des paramètres non réglementaires.

Il compte ensuite parmi les 40 députés souhaitant l’abrogation de la loi Taubira qui introduit l’enseignement de l’esclavage dans les livres d’Histoire de l’enseignement.

En janvier et février 2005, il déclare que l’homosexualité est inférieure à l’hétérosexualité et qu’elle est une menace pour l’espèce humaine. Des associations (Act Up, le SNEG (Syndicat National des Entreprises Gaies) et SOS Homophobie montent au créneau et porte plainte contre C. Vanneste pour « injures en raison de l’orientation sexuelle ».

Le 24 janvier 2006, il est reconnu coupable par le Tribunal Correctionnel de Lille « d’injures en raison de l’orientation sexuelle » (selon la loi du 30 décembre 2004) et est condamné à verser 3 000 euros d’amende ainsi que 2 000 euros de dommages et intérêts à chacune des trois associations plaignantes, qui recevront également 1 000 euros au titre des frais d’avocats. Il a aussi l’obligation de publier sa condamnation dans plusieurs journaux. Vanneste fait appel mais, le 25 janvier 2007, la cour d’appel de Douai confirme le verdict du Tribunal Correctionnel de Lille. Vanneste décide alors un pourvoi en Cassation et envisage même un recours à la Cour européenne des Droits de l’Homme si la Cour de Cassassion lui donne également tort.

En mars 2008, Christian Vanneste envoye un manuel intitulé « Homme et Femme, Il les créa » à plusieurs écoles. L’ouvrage est constitué d’un patchwork de textes « contre la propagande pour le mariage et l’adoption homosexuels ». Ce livre, outre la question de l’homophobie, promeut également les thèses créationnistes.

Le mercredi 12 novembre 2008 (hier), la Cour de cassation rend son verdict et blanchi le député. Elle déclare que ses propos sur l’infériorité de l’homosexualité à l’hétérosexualité ne dépassent pas les limites de la liberté d’expression (!!!!!)

Ainsi, il y a maintenant jurisprudence. On peut aujourd’hui parler de catégorie de population inférieure et de catégorie de population supérieure, on peut donc logiquement, sans craindre de commettre un délit et d’être en porte à faux avec la justice, parler de la supériorité des hétéros sur les homos, des Blancs sur les Noirs, des hommes sur les femmes, des Français sur les Arabes et sur les Juifs.

J’ignore ce qui est le plus abject, le plus écoeurant dans l’histoire : les propos de Vanneste, le fait que la Cour de Cassation lui donne raison ou le silence assourdissant politique, militant et associatif qui s’en est suivi… Comme si finalement, personne n’y voyait à redire…

Cette complicité passive me tue.