Les intermittents en lutte au Lieu Unique vous invitent à les soutenir :

LES PROCHAINS FORUMS, DÉBATS ET PROJECTIONS

L’intermittent n’est pas seulement un chômeur, c’est aussi un travailleur. Mais
est-ce un travailleur privilégié, libre de son temps et de ses choix ? Pas si sûr !
Le conflit de l’intermittence, qui a éclaté cet été, a révélé un malaise latent des
professions des arts et des médias : une crise d’identité professionnelle d’artistes
et de techniciens en mal de reconnaissance, la difficulté à vivre tout simplement
d’un métier. A l’instar de nombreux secteurs professionnels, la précarité, la
flexibilité, l’engagement total, la modestie des ressources, l’activité marchande
apparaissent comme le lot commun de nombreux salariés du spectacle et de
l’audiovisuel. L’intermittence n’est-elle pas devenue comme le statut intérimaire
« l’expression la plus avancée de nouveaux modes de production et de nouvelles
relations d’emploi engendrées par les mutations récentes du capitalisme ? »

Cinq forums vont questionner le monde du travail et ses nouvelles règles, auxquelles
échappent de moins en moins les professions du spectacle et de l’audiovisuel :

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dimanche 26 octobre à 17h :

Public/Privé : spectateurs, usagers, élèves, patients…tous clients?

Problématique :

Ce débat aborde les notions de service public, la place de l’Homme dans la démarche
de privatisation du service public ainsi que les rapports privé/public.

Après un bref rappel de la façon dont les notions de « client » et d’ »usager »
prennent naissance, de l’évolution des politiques culturelles, une partie de la
rencontre se déroulera sous forme de débat théorique ( le brouillage de ces notions
dans l’évolution du travail en ce début de siècle) tandis que l’autre sera consacrée
aux témoignages de femmes et d’hommes des secteurs concernés (culture, social,
éducation, santé, transports).

Les intervenants :

– Michel Husson (1) , économiste, membre de la convention Copernic et du Conseil
scientifique d’ATTAC
– Bruno Lefebvre, anthropologue du travail, chercheur au
LESTAMP, laboratoire de sociologie de l’Université de Nantes et du réseau
CRHISCO-CNRS
– Marie Kaiser, médecin généraliste
– Annie Gicquel, du collectif CGT-Fonction publique
– Didier Robert, représentant de la CGT-Poste.

Débat animé par Xavier Cossé, journaliste de télévision.

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mardi 28 octobre à 20h30 :

AGCS/OMC : pourquoi ça fâche ?

La machine infernale du commerce nous menace

Ce débat aura lieu suite à la projection du film « Le Bien commun » de Carole Poliquin.

Problématique :

L’eau, la santé, les gènes humains, les végétaux, les connaissances anciennes : plus
rien ne semble pouvoir échapper au destin de la marchandise. Qu’advient-il de la
notion de Bien commun?

Après un bref rappel historique de l’OMC, de son fonctionnement et de son pouvoir,
le débat tente d’élucider quels étaient les enjeux de Cancun et la raison pour
laquelle la négociation a échoué. Seront particulièrement abordées les questions
agricoles et celles de la diversité culturelle.

Les intervenants :

– Claude Michel, chargé des relations internationales à la CGT-Spectacle
– Gérard Durand, représentant de la Confédération paysanne – Philippe Piau, de la Cie Spectabilis, Vice-président d’Attac 49.

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Mardi 4 novembre à 20h30 :

L’art sert-il encore a quelque chose ? Le rôle de l’artiste dans la vie sociale

A partir d’un rappel historique des mouvements d’éducation populaire, il s’agit
d’aborder la place et les fonctions de l’artiste dans le tissu social. Hors des
tréteaux, des institutions, des spectacles, hors des scénographies, les artistes
impliquent et entraînent dans leurs expériences partagées des individus et des
groupes de personnes à l’école, à l’hôpital, en prison, dans les quartiers
« difficiles »… Depuis Jean Vilar, l’accès à la culture est une question souvent
remise en débat. pourtant, il semble aller de soi qu’elle ne peut être contournée à
moins que grâce à l’évolution actuelle des statuts et des moyens, les fournisseurs
de divertissements prennent la place de ces artistes qui visitent le corps social au
quotidien ?

Problématique :

Existe-t-il une utilité sociale des artistes et quel rôle jouent-ils par la mise en
ouvre d’activités artistiques dans divers milieux sociaux ? L’artiste est-il un
élément de lien ou de contrôle social ? Quel avenir pour les diverses politiques
d’action artistique dans le contexte de régionalisation et de privatisation du
service public ? Quelle est l’importance des pratiques d’amateurs dans la rencontre
avec l’art et sa démocratisation ? Que reste-t-il du projet de l’éducation populaire
? L’art est-il une propédeutique de la démocratie ?

Les intervenants :
– Jean-Claude Pinson (1), philosophe et écrivain
– Jean-Philippe Manien, spécialiste en économie sociale et solidaire
– Marc Le Glatin, Directeur du
Théâtre de Chelles, enseignant à l’Université de Paris 8 et membre de la commission
culture d’ATTAC
– Dominique Vissuzaine, association « Le rire Médecin »…

Animé par Nicolas Romeas , directeur de la revue Cassandre.

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Lundi 17 novembre à 20h30 :

Statut social des travailleurs des arts et des médias en Europe

Problématique :

Le statut de l’artiste en France et en Europe reste une spécificité française.

La place de l’artiste dans la société : mise en parallèle avec d’autres travailleurs

Comment concilier l’exception française d’aide publique aux arts et à la culture
(affichée dans les négociations internationales) avec le sacrifice du régime
spécifique d’assurance chômage des artistes qui en permet l’existence.

Le temps n’est plus aux représentations héritées du XIXème siècle qui opposaient
l’idéalisme sacrificiel de l’artiste et le matérialisme calculateur du travail, la
figure du créateur, original, provocateur, et insoumis, et celle du bourgeois,
soucieux de la stabilité des normes et des arrangements sociaux.

Aujourd’hui, l’attaque contre la protection sociale des intermittents du spectacle
remet en cause des valeurs, qui depuis, Malraux, semblaient socialement acquises.

Un éclairage sera donné sur le statut des artistes dans d’autres pays d’Europe :
Allemagne, Belgique, Espagne, Italie.

Les intervenants :
– Benoît Machuel, secrétaire général de la Fédération
Internationale des musiciens
– Simon Jewel, musicien, Président de l’association des
musiciens africains contre la piraterie
– Pierre-Michel Menger (1), chercheur au
sein du Centre de sociologie du travail et des arts ( CESTA), à l’Ecole des Hautes
Etudes en Sciences sociales de Paris.

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mardi 18 novembre à 20h30 :

{{De l’oeuvre artistique au produit marchand : les économies des secteurs de la
création artistique, audiovisuelle et spectacle vivant}}

Débat en 2 temps l’un concernant le spectacle vivant, l’autre l’audiovisuel.

Problématique :

Il s’agit d’éclairer sur l’économie du secteur de la création artistique en abordant
différents aspects : financements, formation, marchés, place de l’institution, coût
de la création, réseaux de diffusion.

Face à l’assaut marchand, y-a-t-il d’autres mécanismes que le Prince Eclairé ?

Les intervenants :
– Eric Lacascade, metteur en scène, directeur du CDN de Caen
– Jean-François Le Corre, producteur dans l’audiovisuel…

Débat animé par : Jean-Marc Adolphe, journaliste à la Revue Mouvement.

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ET AUSSI :

Samedi 1er novembre à 19h au lieu unique / Entrée libre

Projection : « Les Prolos »

 

documentaire de Marcel Trillat / 2002 / Durée : 92mn

Qui sont les ouvriers d’aujourd hui ?

Quelle est leur condition, quelles sont leurs aspirations, leur conscience
d’eux-mêmes et de leur force ou de leur vulnérabilité ?

Quelles armes leur reste-t-il pour défendre leurs droits ?

Quels sont leurs engagements ?

Ont-ils conscience de leur importance, de leur utilité dans la société française ou
se vivent-ils plus que jamais comme des malchanceux, des parias sans avenir ?

Voici quelques-unes des questions posées par « Les Prolos », promenade subjective de
Marcel Trillat dans la France des usines.

Un voyage en six étapes qui nous fait visiter l’usine Renault Trucks à Venissieux
dans la banlieue de Lyon, puis l’usine 3M à Beauchamp dans l’Oise. La troisième
étape nous invite à découvrir une usine modèle où directeurs et syndicalistes
travaillent en co-gestion. Un tableau presque idyllique comparé au sort des
sous-traitants employés par les chantiers de l’Atlantique à Saint-Nazaire. La halte
suivante propose un détour en pleine campagne, dans une petite usine d’équipement
électrique, le jour d’un départ à la retraite. Pour terminer, le film aborde une
catégorie qui n’est pas à proprement parler « ouvrière », l’occasion d’entendre
comment des employés immigrés se sont battus pour obtenir des conditions de travail
normales et légales.