A côté de la Star Ac les sans-papiers campent

A côté de la «Star Ac’», les sans-papiers campent FRANCE | Une annexe de la Bourse du travail à Paris est occupée par 1300 travailleurs clandestins. Dans l’indifférence générale,y compris celle des syndicats.

Collision entre l’univers le plus paillettes strass et le monde le plus réel stress. La célèbre émission de TV Star Academy vient de louer un hôtel particulier rue Charlot à Paris. A un jet de micro, un village africain s’est installé à l’annexe de la Bourse du travail. Une grande majorité de Maliens, Sénégalais, Ivoiriens y côtoient des Maghrébins. Au milieu de la cour protégée de la pluie par des bâches bleues en plastique, de grandes casseroles bouillonnent surveillées de près par des cuistots volon­taires. A tour de rôle, 1300 travailleurs sans-papiers occupent ces lieux depuis huit mois afin réclamer la régularisation de leur présence en France.

La nuit médiatique

D’un côté la lumière des spots et de l’autre la nuit médiatique. «En mai dernier, on parlait encore de nous. Mais depuis, c’est le silence complet. Même les syndicats nous ont laissé tomber», explique l’un des occupants, Sissoko Anzouman, le porte- parole de la Coordination 75 des sans-papiers. Le ministre de l’Immigration Brice Hortefeux n’a-t-il pas annoncé que l’Etat a régularisé près de 800 clandestins?

70 heures payées 39 !

«Mais ça ne nous concerne pas !» rétorque Sissoko Anzouman. «Les travailleurs qui ont reçu leurs papiers sont tous salariés de grosses boîtes et soutenus par de puissantes sections syndicales. Mais nous, nous bossons dans des PME ou pour des artisans qui n’ont parfois qu’un ou deux ouvriers. Dans ces petites entreprises il n’y a aucune section syndicale.»

D’où viennent-ils? Tous ont fui la misère en Afrique et gagné la France, comme ils ont pu, rançonnés souvent par les passeurs. La situation de Sissoko Anzouman est emblématique de bien d’autres.

Ce Malien de 44 ans est arrivé à Paris, en 2000 : «J’ai trouvé du travail dans une boîte qui nettoyait les Galeries Lafayette. J’étais payé au SMIC (salaire minimum) soit 1000 euros environ par mois (1600 francs) pour 39 heures. En fait, je travaillais… 70 heures. Et je n’ai jamais reçu un sou de d’heures sup ! Récemment, j’ai été arrêté pour cause d’absence de papiers et expédié pendant deux mois en prison. Mon patron m’a aussitôt licencié. Je me retrouve donc à la rue !»

«Vous savez, le pire pour nous c’est cette angoisse qui ne nous lâche pas. Cette peur au ventre de tomber dans un contrôle», souligne Sissoko Anzouman. Et ceux qui les emploient ne ­peuvent-ils pas les aider?

«Le patron préfère licencier»

«Lorsqu’il déclare son ouvrier, le patron doit payer tous les arriérés des taxes profession­nelles, sociales ou autres. Pour l’un de nos camarades, cela représentait 70 000 euros. Le patron préfère donc le licencier et le remplacer par un autre sans-papiers.» La solution? «Puisqu’elle a besoin de nos bras, que la France nous donne des visas. Ainsi, nous pourrons aller et venir entre elle et nos pays. Nous ne voulons pas forcément rester ici de façon permanente.»

Un demi-million

Par définition, il est impossible de recueillir des statistiques précises en matière de travailleurs sans papiers. Ils approchent sans doute le demi-million, selon les syndicats. Le Ministère de l’immigration estime leur nombre entre 200 000 et 400 000 pour toute la France.

Seule une minorité est salariée dans des entreprises importantes. La plupart – «au moins 80%», selon Sissoko Anzouman – travaillent pour des PME ou des petits artisans dans trois secteurs principaux : le nettoyage, la restauration et le bâtiment.JNC

-Article d’un journal suisse nous noterons qu’il n’y a eus aucun article concret et sérieux sur la situation des grévistes qui occupent la bourse du travail sur les médias français

au contraire il semblerait qu’il y ait des ordres venus du ministére de la honte nationale et de Brice Hortefeux pour ne pas que les médias mainstreams parle de ce qui se passe depuis 4 mois d’occupation de la bourse du travail!

Des soutiens aux OccupantEs de la bourse du travail du 85 de la rue charlot