Les sans-papiers détenus dans le centre de rétention du Mesnil Amelot, comme à Vincennes, comme à Nantes, et partout en Europe, subissent quotidiennement des provocations et des violences policières.
Leurs droits sont quotidiennement bafoués.
Face à ces politiques meurtrières, nous créons des solidarités, nous manifestons, nous revendiquons, et nous continuerons à le faire.

La plainte déposée le 2 Août par le Ministre de l’immigration et de l’expulsion, Monsieur Brice Hortefeux, à l’encontre de l’association SOS Sans-papiers suite aux évènements de Mesnil-Amelot, tout comme les accusations dont a été victime le Réseau Education Sans Frontières, ne sont pas des faits isolés et s’inscrivent dans une stratégie d’ensemble mûrement réfléchie du gouvernement actuel.

Celle-ci vise à décrédibiliser, à empêcher, voir annihiler toutes formes d’oppositions et de revendications portées par des entités diverses, partis politiques, syndicats, associations ou collectifs, et partant, toute la société civile. Pour exemple : culpabilisation des grévistes et restriction du droit de grève par l’adoption de nouvelles lois (« Ils vous prennent en otages. Vous ne pouvez plus allez travailler » ; « vos enfants ont le droit d’étudier et de construire leur avenir »…) ; rapports émanant des Renseignements Généraux et déclarations de la Ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie, faisant état d’une « possible résurgence du terrorisme » du côté de la mouvance « anarcho-autonome »…
Une déclaration récente du Président de la République Nicolas Sarkozy finit de lever tout doute possible : « Quand il y a une grève en France, maintenant personne ne s’en rend compte ».

Cette criminalisation des mouvements sociaux permet de créer une nouvelle « classe dangereuse », une nouvelle classe des « indésirables » , des « irrécupérables », et a mobiliser idéologiquement la société contre celle-ci : après les chômeurs et précaires, les jeunes des cités, ou bien encore les immigrés sans–papiers, voici les citoyens qui contestent et qui revendiquent leurs droits.

Cette criminalisation des mouvements sociaux, outre le déni de démocratie que représente le refus du principe de contradiction, fait signe vers un nouvel usage de l’exception par l’Etat. Si ce dernier pouvait suspendre les libertés depuis longtemps en cas de guerre, l’usage de l’exception s’applique aujourd’hui à des catégories de personnes très spécifiques, ainsi qu’à des situations de plus en plus nombreuses. Ici les personnes sans-papiers et les citoyens contestataires, auxquels l’état d’urgence doit ou devra s’appliquer.

Un gouvernement peut-il criminaliser la société toute entière dès lors que celle-ci n’épouse pas ses vues ? Car n’en doutons plus, cette criminalisation est aujourd’hui étendue à tout un chacun.
Il s’agit là d’une politique de la peur et de la xénophobie d’Etat, que le gouvernement n’hésite pas à déployer afin de satisfaire les intérêts d’une minorité de nantis au détriment du plus grand nombre, et qu’il faut donc refuser en bloc.
Refuser l’exploitation. Refuser la manipulation. Refuser la criminalisation.

FRANCAIS IMMIGRES SOLIDARITE !

DROIT A LA LIBERTE D’EXPRESSION
DROIT DE GREVE ET DE MANIFESTATION
ARRET DES RAFLES ET DES EXPULSIONS
FERMETURE DES CENTRES DE RETENTION
REGULARISATION DE TOUS LES SANS-PAPIERS

7 août 2008
9ème Collectif des Sans-Papiers
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