Le Mouvement des Travailleurs Ruraux Sans Terre (MST) du Brésil a manifesté une « indignation et un refus total » des récentes incursions militaires dans des communautés zapatistes du Chiapas. « Nous craignons qu’une guerre ouverte puisse commencer, que l’État mexicain tente de légitimer, mais dont le vrai but est de détruire l’Armée Zapatiste de Libération Nationale (EZLN). »

Joaquín Piñero, secrétaire des relations internationales du MST, rapporte que « au moyen de nombreux rapports » des organismes civils, « nous savons que le harcèlement contre les communautés zapatistes n’a pas cessé et que depuis l’année passée il a augmenté ».

Dans les dites investigations, a-t-il ajouté, « est détaillée, l’utilisation d’organisations paramilitaires, des institutions comme la Secrétariat de la Réforme Agraire (SRA) et les gouvernements fédéral et étatiques, en plus du cercle militaire autour du territoire zapatiste depuis 1994 ».

Cependant, souligne-t-il, l’incursion de l’Armée Mexicaine le 4 juin dans les populations de La Garrucha, Rancho Alegre, Hermenegildo Galeana et San Alejandro représente une violation à la Loi pour le Dialogue, la Conciliation et la Paix Digne au Chiapas, à la Constitution Mexicaine (article 29), à la Convention Américaine des Droits de l’homme (articles 21 et 29b) et à la Convention Internationale sur les Droits Civils et Politiques (articles 14 et 27).

Mais, surtout, ces actions « marquent un changement dans la stratégie contre – zapatiste, raison pour laquelle nous sommes extrêmement préoccupés pour l’intégrité physique et psychologique de nos frères indigènes zapatistes « .

Dans son manifeste public, le MST prévient que, « si le gouvernement mexicain continue d’attaquer les communautés zapatistes », l’important mouvement brésilien « utilisera tous les moyens » à sa portée « pour engendrer des mobilisations en solidarité avec nos compagnons zapatistas et en répudiation à la politique militaire et répressive de l’État mexicain ».

Le MST souligne que « les justes demandes des peuples zapatistes sont menées de forme pacifique, et à partir de la Sixième déclaration de la Forêt Lacandone, ces pétitions sont organisées avec d’autres peuples, villes ou Etats de la République Mexicaine, dans le mouvement national, civil pacifique de l’Autre Campagne ».

« Les permanentes agressions et le harcèlement contre les communautés zapatistes montrent clairement que le gouvernement mexicain n’a pas la volonté et la capacité de résoudre ces demandes, et, au contraire, qu’il cherche seulement des mesures répressives pour apaiser les voix qui exigent leurs droits les plus fondamentaux. »

Le mouvement des Sans Terre exige au gouvernement fédéral, « représenté par Felipe Calderon Hinojosa, qu’il retire les forces armées postées stratégiquement dans la zone de conflit du Chiapas ». Et il exige au gouvernement de l’Etat du Chiapas « la cessation immédiate des agressions et du harcèlement que la police de l’Etat réalise contre les communautés zapatistes ».

Hermann Bellinghausen, La Jornada, 15 juillet 2008.

http://www.jornada.unam.mx/2008/07/15/index.php?section…n1pol

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