Risque élevé d’expulsion. Une expulsion ? Un risque pour lui, pour sa femme, mais aussi pour leurs enfants. Surtout les plus petits. Dans le scénario le plus « zen » (en chinois chàn), la famille serait obligée d’acquitter une amende par enfant « supplémentaire » (au-delà du 1er enfant).

Mais le ciel leur tomberait vraiment sur la tête si une autre hypothèse alarmante était vérifiée : le placement des deux enfants les plus petits. Si les tabous sur la politique de l’enfant unique ont commencé d’être levés en Chine, on ne sait pas de façon certaine quelle serait la réaction des autorités chinoises (*)

M. HUANG Ling Guo est entré en France en 1993 et Mme HUANG en 1997.

Ils ont 3 enfants :

1/Zidane né en 1999, soit quelques mois après la victoire de l’équipe de France en Coupe du monde…

2/Laura, née en 2005

3/Emilie, née en 2007

Né en 99, Zidane est en CE1 à l’école de Paris, à Auxerre.
Laura fera sa rentrée… en septembre.

M. HUANG et Mme HUANG ont travaillé longtemps en restauration (traiteur, co-gérant d’un restaurant japonais, à Auxerre). Ils ont eu des papiers en tant que salariés mais les ont perdus car ils ont employé des compatriotes qui leur avaient présenté des faux papiers pour être embauchés ! C’est cette raison qui a conduit la Préfecture à retirer leurs papiers à cette famille. Dans la foulée, le tribunal administratif d’Auxerre a rejeté le recours présenté par M. et Mme HUANG.

M. Huang est au centre de rétention administratif de Nantes, depuis le vendredi 30 mai. Samedi, le juge des libertés et de la détention du TGI de Nantes a prolongé son placement en rétention pour une durée de 15 jours et lundi 2 juin le tribunal administratif de Nantes a rejeté le recours de M. Huang. Il a considéré que ses 15 années de présence en France, son intégration, celle de sa femme et de leurs enfants ne suffisaient pas à ouvrir à cette famille un droit au séjour.

M. Huang ne veut pas retourner en Chine.Il est en France depuis 15 ans et même s’il n’a plus de papiers, il se sent en France comme chez lui.

Zidane, le fils aîné approche de ses dix ans ; dans 3 ans il pourra, par l’intermédiaire de ses parents, demander la nationalité française. Il ne connaît pas la Chine, il n’a connu que la France, parle très bien le français qu’il maîtrise beaucoup mieux que le chinois.

Pour toutes ces raisons, nous estimons que ce père, M. Huang, doit être remis en liberté afin de vivre une vie familiale normale.

(*) La politique de l’enfant unique est tantôt critiquée en raison des effets de vieillissement de la population (préoccupations démographiques jamais éloignées des questions financières, en l’occurrence le financement des retraites), tantôt louée, notamment lorsqu’elle permet de valoriser les efforts de la Chine pour lutter contre le réchauffement climatique !