Le Directeur de l’OMS va passer en revue les grands problèmes actuels de santé. Parmi eux :

La tuberculose

« La stratégie de diagnostic et de traitement de la tuberculose est bonne et nous avons des preuves solides de son efficacité. On continue de progresser régulièrement, même si le taux de dépistage a diminué par rapport aux années précédentes.

Les mauvaises pratiques médicales, qui contribuent à l’apparition de la pharmacorésistance, sont un problème important. L’OMS a publié cette année un rapport montrant que la tuberculose multirésistante a atteint les niveaux les plus hauts jamais enregistrés. Il est plus inquiétant encore de constater que des cas de tuberculose ultrarésistante, qui est quasiment impossible à traiter, continuent de se produire. Une généralisation de cette forme de tuberculose serait un revers très sérieux. Pour les malades, en effet, les méthodes de traitement datent d’une époque antérieure à l’avènement des antibiotiques. »

Les diarrhées

« La recherche nous a donné un coup de pouce supplémentaire pour atteindre l’objectif de réduction de la mortalité de l’enfant. Le traitement de la diarrhée par le zinc et une nouvelle formule de sels de réhydratation orale aideront à sauver des millions d’enfants. »

Autrement dit les vaccins contre les rotavirus ne sont pas la meilleure solution. Rappelons qu’ils ne sont pas recommandés en France où notre Haut conseil de santé publique recommande les sels de réhydratation.

Voir mon article : Diarrhée du nourrisson : des prescriptions dangereuses !

La poliomyélite

« La poliomyélite est bien sûr destinée elle aussi à être éradiquée. Dans le cadre de nos efforts mondiaux, nous constatons le renouvellement de l’action internationale qui ressort de la consultation mondiale urgente des parties intéressées que j’ai convoquée au début de l’année dernière. Je me suis rendue dans chacun des quatre pays d’endémie restants, en Asie et en Afrique, pour observer de mes propres yeux les énormes efforts qui y sont entrepris, souvent dans des conditions très difficiles. J’aimerais remercier pour leurs efforts tous ceux qui sont en première ligne.

En Asie, le poliovirus de type 1, la souche la plus dangereuse, est aujourd’hui sur le point d’être éliminé. Mais pendant que nous observons des baisses record en Asie, il y a une recrudescence spectaculaire de cette souche en Afrique, dans les Etats du nord du Nigeria, tandis que des pays auparavant débarrassés de cette maladie se battent encore pour endiguer des virus réintroduits il y a plus de deux ans.

Comme je l’ai déjà dit, nous devons terminer notre travail. Nous sommes trop près du but pour laisser échapper la victoire. »

Tout près du but, souhaitons-le mais il y a eu 873 cas de polio en Inde en 2007 contre 676 en 2006 et déjà 229 cas pour 2008 contre 50 à la même date en 2007. Il faut savoir que l’essentiel des cas de polio en Inde se produisent en fin d’année, pendant la saison des pluies. Ne pas vendre la peau de l’ours ! Elle a déjà été vendue plusieurs fois puisque qu’en novembre 2002 l’OMS écrivait sur son site que la polio pourrait être éliminée de la planète en janvier 2003, au plus tard à Pâques 2003…Que fin 2005 elle annonçait que la polio pouvait être éliminée de l’Inde en 2006…

Pour atteindre un objectif il faut savoir regarder en face les difficultés à surmonter et non pas se raconter des histoires. Personne n’a jamais pu atteindre le sommet de l’Everest en se persuadant qu’il n’y faisait pas si froid qu’on le dit et qu’avec le soleil tout ira bien ; que l’altitude se supporte très bien avec quelques comprimés ; que les crevasses sont bouchées par la neige ; que la pente est des plus raisonnables et que le vent n’y souffle pas si fort que certains le prétendent. Ce n’est pas être systématiquement contre la vaccination contre la polio que de rappeler ces grandes vérités. Au contraire, c’est en les ignorant délibérément que l’on s’enferme dans des situations insolubles. On pourra consulter sur ce thème les différents articles de la catégorie polio de ce blog.

La mortalité néonatale

Voici un procédé qu’on attendait pas à voir recommandé par l’OMS :

« Autre grand problème auquel nous devons nous attaquer, la mortalité néonatale. Là encore, la recherche a montré qu’une méthode aussi simple que le contact peau à peau avec la mère, la méthode dite de la mère « kangourou », peut sauver les prématurés. »

Quand l’OMS fait la promotion de méthodes non médicalisées on ne va pas bouder notre satisfaction !

Le tabac, l’alcool, l’obésité, la sédentarité

« Heureusement, ces maladies ont en commun un nombre limité de facteurs de risque liés au comportement qu’il est possible de modifier : le tabagisme, une mauvaise alimentation, le manque d’exercice physique et l’usage nocif de l’alcool. La prévention doit être absolument prioritaire.

Avec l’appui de la Fondation Bloomberg, l’OMS a fait un pas important dans cette direction en publiant en février dernier le premier rapport sur l’épidémie mondiale de tabagisme. Ce rapport présente des statistiques par pays sur le tabagisme, mais aussi sur l’application des mesures antitabac éprouvées.

La taxation du tabac est de loin la plus efficace de ces mesures. On ne s’étonnera pas que l’industrie du tabac s’y oppose farouchement. Elle présente depuis longtemps l’OMS comme son plus grand ennemi. J’apprécie toutes les occasions de renforcer cette réputation. »

L’OMS est opposée au tabagisme et lutte contre l’influence excessive et dangereuse de l’industrie du tabac. Tant mieux. En 1970, quand j’avais fait mon service militaire, j’avais été payé en cigarettes !!! J’étais le seul à ne pas les fumer. A l’époque on savait déjà parfaitement quelle était la nocivité du tabac et quelques années plus tard Madame Simone Weil, devenue ministre de la santé, lancera le premier plan antitabac. C’est pourquoi j’ai été plus qu’étonné d’entendre, il y a seulement quelques années, que la nocivité du tabac n’était connue que depuis peu de temps et qu’auparavant on ne savait pas ?!?!

Que l’OMS soit indépendante de l’industrie du tabac est une très bonne chose mais est-elle pour autant indépendante de toute influence industrielle ? Au hasard, et juste pour poser la question, de l’industrie du vaccin par exemple ? En 2005 l’OMS, dont le siège est à Genève, avait aussi largement participé à la promotion du Tamiflu, un antiviral produit par une firme suisse et devenu célèbre depuis. Après une rencontre au sommet entre le Président de la République Jacques Chirac et le Directeur général de l’OMS, la France l’avait aussitôt massivement acheté et stocké dans des dépôts militaires en préparation d’une pandémie grippale présentée comme imminente et qui allait être provoquée par le virus H5N1 de la grippe aviaire. Pourtant, l’efficacité et l’innocuité de ce médicament ont été très largement contestées par la suite, sans parler des conditions d’utilisation qui restaient très mal définies dans une situation pandémique : soigner les malades ou protéger le personnel médical ? N’aurait-il pas été possible de différer cet achat, massif et fort coûteux (150 millions d’euros pour le premier achat), de quelques mois pour complément d’information ?

Médicaments contre des maladies tropicales

« J’ai mentionné au moins « une véritable tempête » en train de se former à l’horizon. Je pense que la lutte contre les maladies tropicales négligées est l’inverse : « un véritable arc-en-ciel ». Nous avons vu toute une gamme de possibilités converger de la manière la plus harmonieuse qui soit. Des médicaments sûrs et puissants sont donnés ou mis à disposition à très bas prix. Des approches intégrées ont été conçues pour combattre en même temps plusieurs maladies.

Une stratégie de chimioprophylaxie de masse, visant à couvrir tous ceux qui sont exposés aux risques, rivalise de puissance avec la vaccination. Des recherches se poursuivent pour apporter la preuve des progrès en matière de réduction de la pauvreté et de productivité économique quand ces maladies ont été endiguées.

L’arc-en-ciel peut littéralement devenir un pont d’or. Avec un effort financier relativement modeste, limité dans le temps, on pourra endiguer nombre de ces maladies d’ici à 2015. Certaines pourraient même être éliminées à cette date.

Comme vous le savez, nous sommes sur le point d’éradiquer la dracunculose et nous mobilisons des fonds pour y parvenir. »