Elections municipales : les vrais chiffres à Grenoble
Destot, c’est moins de 15 %

Le Daubé de ce lundi 10 mars 2008 nous informe que : « Le maire sortant (NDR, Destot, PS), avec 42 % des voix, a largement devancé Fabien de Sans Nicolas (NDR : UMP) qui ne dépasse pas les 30 %. Bon score de Maryvonne Boileau (NDR : Verts/Ades/alternatifs), autour de 15 % (…) »

C’est faux.

Ces pourcentages représentent une fiction arithmétique et une manipulation politique. Seuls les chiffres en valeur absolue offrent des indications à peu près fiables. Que disent-ils ?

– Grenoble compte 156 000 habitants au dernier recensement de 1999 (source Insee).

– 127 551 habitants étaient en âge de voter à la même date (source Insee).

– 84 345 de ces électeurs potentiels ont daigné s’inscrire sur les listes électorales en 2008 (source Bureau des élections de la mairie de Grenoble).

– 45 806 de ces électeurs inscrits ont voté lors du 1er tour de ces élections municipales (source Bureau des élections de la mairie de Grenoble).

– 44 486 de ces votants se sont exprimés. Les autres ont choisi Brigitte Bardot ou nul.

– Michel Destot, candidat PS/PC/ divers gauche/divers droite/divers centre, a remporté 19 011 de ces suffrages exprimés.

– Fabien de Sans Nicolas, candidat UMP : 12 442 suffrages

– Maryvonne Boileau, candidate Verts/Ades/Alternatifs : 6925 suffrages

– Mazdak Kafaï, candidat LCR : 2071 suffrages

– Etc.

Destot n’a donc pas rallié « 42 % des voix », mais 22,5 % des inscrits et surtout, 14,9 % des Grenoblois en âge de voter. Il n’est pas « l’élu des Grenoblois », mais de 19 011 électeurs sur 127 551 – la technocaste. Encore a-t-il progressé par rapport à 2001 (11 475 voix, 9 % des électeurs potentiels) en siphonnant les voix et les thèmes de la droite (croissance, sécuritaire, innovation, etc), ou plutôt en offrant sur le plan électoral une candidature commune pour défendre des positions communes.

Maryvonne Boileau (Verts/Ades/Alternatifs) qui se vantait de faire un « triomphe » avec un score « à 20 % » doit en rabattre. 15 % des voix, c’est le meilleur score des écotechs en France, mais contrairement à ce qu’elle prétend, ce n’est pas la première fois à Grenoble. Visiblement les Ecotechs Verts ont profité dans les urnes du travail mené depuis des années par le courant techno-critique et « décroissant ».

Nous, on se moque des élections. On ne veut pas gérer les nuisances, on n’a pas de respect particulier pour la représentation ni pour la dictature du plus grand nombre, mais pour ceux qui y voient une source de légitimité, il est important de souligner que Destot, qui ne représente pas 1 électeur sur 7, exercera à partir de dimanche, pour un troisième mandat, la totalité du pouvoir municipal.

A ruminer.

Service Compris
Grenoble, le 10 mars 2008