Le blog http://bleu64 sosblog fr, entièrement en français, publie des articles de presse pouvant permettre de se faire une idée plus détaillée de la situation de ce beau pays où les initiatives populaires sont foisonnantes. Vous y trouverez d’autres liens intéressants sur le sujet, en basque, espagnol et français. Alors, à bientôt peut-être… et bonne lecture.
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Deux nouveaux cas de torture
Arrestation d’Igor Portu et de Mattin Sarasola (deux jeunes militants basques), le 7/01 au matin par la Garde Civile espagnole.
– Le 8/01, à 2h30 du matin, admission aux urgences d’Igor Portu : une côte fracturée avec perforation du poumon, oedème pulmonaire, hématomes sur tout le corps, hémorragie à un oeil.
– Le Tribunal de garde de Donostia ouvre une enquête. Le ministre de l’Intérieur espagnol déclare que les lésions du détenu sont à mettre sur le compte d’une arrestation musclée.
– Mardi 9/01, un témoin oculaire de l’interpellation est entendu par le Tribunal, il déclare que tout s’est passé calmement, sans coups ni bousculades.
– Dans son témoignage, Igor Portu déclare qu’il a été torturé, frappé, et qu’on lui a infligé divers sévices (étouffement, noyade), et qu’il a été victime d’un simulacre d’exécution.
– Le ministre de l’Intérieur se tait.
– Jeudi 10/01, Mattin Sarasola relate lui aussi les tortures infligées par la Garde Civile espagnole au cours de sa garde à vue.
– Les deux détenus et le témoin direct, de manière totalement indépendante, font un récit concordant des circonstances de l’arrestation, démentant par là les dires du ministre. La raison d’État est toute-puissante.

Prélude à une nouvelle attaque des droits fondamentaux en Pays basque L’EHAK et l’ANB dans la tourmente
Le 17 avril 2005, lors des élections de la Communauté autonome du Pays basque, la gauche indépendantiste basque s’est présentée par l’intermédiaire du parti EHAK (Parti communiste des terres basques). Elle a obtenue 150 000 voix (soit 12,5% des voix exprimées), ce qui représentait 9 sièges au Parlement basque. Pour comprendre l’importance de ce pourcentage, soulignons que l’EB (Izquierda Unida Pays basque) n’a obtenu que 5,4 % des voix exprimées, c’est-à-dire moins de la moitié.

Le 27 mai 2007 : élections municipales. La gauche indépendantiste, se présentant cette fois sous les sigles de l’ANB, Action Nationaliste Basque, parti fondé en 1930, obtient 187 000 voix, dont 94 825 seulement sont reconnues par le Gouvernement espagnol, puisque la moitié ou presque des listes électorales présentées ont été interdites par l’Exécutif espagnol. La gauche indépendantiste est le parti majoritaire dans 54 communes.

L’État espagnol montre qu’il ne craint pas seulement les actions de l’ETA, mais qu’il a surtout peur du travail politique et social mené actuellement par la gauche indépendantiste, il a peur de la vitalité dont elle fait preuve, et du soutien d’une grande part de la société basque. C’est pourquoi, l’État est impliqué dans toutes les magouilles possibles et imaginables pour que l’ANB ne puisse pas se présenter aux élections législatives. L’État espagnol voudrait anéantir les 12% de la population basque qui vote pour la gauche indépendantiste, et il n’hésite pas, pour cela, à arrêter, à torturer, à poursuivre en justice la gauche indépendantiste, ainsi que militant ou sympathisant de celle-ci. Les élections législatives espagnoles approchant (8 mars 2008), le gouvernement espagnol met tout en oeuvre pour barrer la route à la gauche indépendantiste. Pourquoi un gouvernement qui se dit démocratique a-t-il peur des résultats que la gauche indépendantiste pourrait obtenir lors du prochain scrutin ?