Police, vigiles hors des facs : Chronique de la répression du mouvement anti-LRU

Le 27/11, un lycéen de Nantes, Pierre, a été gravement blessé par la police : un tir de flashball en plein visage.

Le 13/11, Sinan, un étudiant de Nanterre porte-parole de la Coordination Nationale, , par ailleurs aveugle, a été gazé et molesté suite à la charge des CRS et des gardes mobiles réquisitionnés par le président de l’université

A Aix un étudiant est tabassé par des policiers en civil lors d’une manifestation spontanée, on l’emmène au commissariat et on l’accuse d’agression sur agent ! Il risque plusieurs mois de prison

Vous n’en avez pas entendu parler de ces faits ? Voilà pourquoi :

Le Canard Enchaîné : Des choses qui n’existent pas

Edition du mercredi 12 décembre 2007

AVEZ-VOUS entendu parler de Pierre ? C’est un lycéen de Nantes. Il a 17 ans. Voilà deux semaines, le mardi 27 novembre, il est allé manifester contre la réforme sarkozyste de l’université. Il se trouvait sur les pelouses du rectorat, avec un bon millier de manifestants, quand les CRS et les flics sont, arrivés, et ont chargé. Brutalement. En tirant au Flash-bail. Pierre a reçu une balle dans l’œil. Transporté en urgence à l’hôpital. Dès le lendemain, le préfet se sentait en mesure d’affirmer aux journalistes que le diagnostic était « plutôt rassurant ». Ce préfet est formidable. Il est plus rapide que les médecins du CHU. Lesquels, deux jours plus tard, estimaient le pronostic « incertain » et relevaient un « potentiel de risque de perte complète de la fonction visuelle » : « Des complications peuvent-survenir (décollement de la rétine, glaucome post-traumatique). » A l’heure qu’il est, Pierre est sorti de l’hôpital. Il a 23 jours d’ITT. Et le pronostic est toujours incertain.

Alors, aviez-vous entendu parler de Pierre ? Les médias ont été d’une discrétion de violette à son sujet. Après tout, un gamin qui risque de perdre un œil, ça n’est guère une information. Il n’avait qu’à pas. Il ne nous intéresse pas. Les seules victimes dignes d’attention sont celles auxquelles s’intéresse l’omniprésident Sarkozy.

Savez-vous qu’à Nantes, le jeudi 29, près de quatre mille jeunes ont manifesté pour protester contre les violences policières, et notamment celle-là ? Il semblerait que tout le monde ne trouve pas parfaitement normal le fait que le droit de manifester s’accompagne désormais du droit à avoir un œil en moins. Mais qu’est-ce que quatre mille personnes ? Dans les médias nationaux, rien ou presque. Savez-vous qu’en fin de semaine dernière 30 universités françaises étaient encore bloquées ? 31 selon SUD-étudiants, entre 13 et 17 selon les anti-bloqueurs de « Libère ta fac »… Et que 41 lycées l’étaient aussi ? Là encore, les médias ont été d’une discrétion remarquable. Après tout, les principaux syndicats lycéens et étudiants Fidl, UNL et Unef ne soutiennent plus le mouvement, donc la ministre Pécresse a gagné, donc les blocages n’ont plus lieu d’être, donc c’est comme s’ils n’existaient pas, donc ils n’existent pas : pourquoi parler de choses qui n’existent pas

Police partout, rien n’a changé ?

Le 3 mai 1968,le recteur de l’académie de Paris demande à la police de « rétablir l’ordre à l’intérieur de la Sorbonne en expulsant les perturbateurs ». Ce viol des franchises universitaires provoque un tollé général. Les rues de Paris s’embrasent.

Novembre et décembre 2007 : Les franchises universitaires ont été retirés depuis belle lurette sur les campus à « risque », ceux où des luttes se sont développées ces dernières années.

Novembre et décembre 2007 : les flics sont intervenus des dizaines de fois dans les facs et les lycées. A chaque tentative de blocage, les CRS, BAC et RG rappliquent. Les lycées et les facs sont-ils devenus des commissariats ? Va-t-on étudier et enseigner à l’ombre des matraques ?

Rien de changer depuis les images de mai 68 ?

Première démarcation :

Ce qui change c’est le silence complet des habituels défenseurs des libertés publiques et la discrétion médiatique maximale.

Deuxième démarcation :

Ce qui change c’est la répression, naguère épisodique et qui faisait scandale, et qui désormais s’est installée. Répression massive, multiforme, décomplexée.

Partie visible de l’Iceberg :Le pouvoir charge ses 250 000 gendarmes et policiers (dont 34 000 CRS et gendarmes mobiles) de « rétablir l’ordre » dans les zones troublées, sans compter l’aide appréciée des 120 000 supplétifs des sociétés de sécurité.

Ce qui change c’est le Fichier National des empreintes génétiques étendues à tous les délits à l’exception notable des délits financiers, l’introduction du plaider-coupable, les comparutions immédiates et les centres éducatifs fermés. Ils prendront à la gorge les contestataires et la jeunesse défavorisée, c’est-à-dire les « preneurs d’otages » (cheminots), les « racailles » des quartiers populaires et les « minoritaires extrémistes » sur les facs, ceux qui ne comprennent pas les bienfaits du capitalisme, des discriminations ou de la loi Pécresse n’ont qu’à bien se tenir

Ce qui change c’est la mise en place des vigiles et des CLS sur les campus depuis 1997, en même temps, est-ce un hasard, que le lancement des réformes de fond de l’université, Résultat : un quadrillage préventif et actif des campus qui dans son domaine est similaire à la mise en place des BAC pour les quartiers populaires.

Ce qui change c’est le fichage ADN pour toute personne « mise en cause par les services de police », les drones pour surveiller les banlieues et les manifestations (article du Monde du 11 oct 2007) les lois LSQ de Jospin, Perben I et II, LSI de Sarkozy et loi sur la récente, prévention de la délinquance : arsenal qui laisse libre cours à la police.

La démocratie policière se déploie. L’ex chef de la police, devenu depuis président, a implanté les CRS dans les quartiers populaires ; le « kärcher » étant la version moderne du « force doit revenir à la loi de Marcellin. Désormais après Villiers le Bel, les équipements vont être renforcés : flasballs qui portent à 50mètres, boucliers balistiques, tasers, caméras, etc.. Les projets de l’IHESI et de l’Ecole de Guerre voient le jour grâce à un prétexte inespéré.

L’époque vit dans ce climat.

La lutte contre la LRU, une lutte pour une université populaire

« Vous êtes minoritaires 53% ont voté pour Sarkozy, liberté d’étudier, tout le monde est pour l’autonomie car il faut s’ouvrir au monde de l’entreprise ».

Les cris de soutien à l’ordre établi se sont fait bruyamment entendre depuis les premiers soubresauts du mouvement de lutte contre la LRU.

Les questions n’ont pas manqué pour ceux qui ont osé dire non :

Toutes les lois votées par un gouvernement élu sont-elles légitimes ? la liberté pour le « marché » et le patronat de diriger le contenu et les finalités des cours, la liberté d’augmenter les frais d’inscription jusqu’à 5000€ : est-ce cela la liberté d’étudier ? La chaire Pernod-Ricard de Toulouse et la licence Club-med de Nanterre portent-elles l’avenir de l’université ? A quel moment a-t-on demandé leur avis aux étudiants sur cette loi LRU ? Est-il interdit de s’opposer à une loi injuste quand le gouvernement et ses relais crient à l’illégitimité ? Peut-on faire une grève dans une fac sans arrêter concrètement les cours ?

Confronté à ces questions le mouvement de lutte contre la LRU est allé de l’avant.

Pourtant, les « partis de gouvernement » l’UMPS , les présidents d’université, les médias défendaient unanimement la loi et conspuaient en choeur les blocages.

Pourtant les syndicats institutionnels appelés à la soupe régulièrement dans les salons du ministère étaient tous pour la loi. Et pour cause, ils avaient élaborés avec Pécresse en catimini au début de l’été 2007

La droite universitaire, l’UNI et son incomparable slogan « les jeunes avec Sarkozy », la Confédération étudiante, les corpos FAGE, PDE : tous unis derrière Pécresse !

L’UNEF a bégayé, elle a approuvé la promulgation de la de loi Pécresse en plein été puis a collé au mouvement pour mieux finalement le trahir.

Et si tout ce beau linge ne représentait que lui-même, c’est-à-dire une clique d’arrivistes, une infime couche qui surfe sur le milieu étudiant pour mieux préparer son avenir et réconforter le système ?

La conjuration des rouages du système, ceux que Nizan appelaient des chiens de garde,ne peut rien face à la détermination .de ceux qui luttent.

Ces enfants gâtés du capitalisme avaient juste oublié que les étudiants et les lycéens peuvent lutter sans leur bride.

La répression

Mardi 6 novembre
· Paris : La Sorbonne évacuée. Des étudiants venus occuper les locaux de la Sorbonne, à Paris, ont été délogés par les forces de l’ordre dans la nuit de mardi à mercredi, selon Reuters. Une centaine de personnes auraient été évacuées sans incident.

Mercredi 7 novembre

· Nantes : Vote du blocus de la fac de lettres et sciences humaines le matin. Evacuation par les forces de l’ordre le soir à 21h.

· Paris : 1.400 étudiants de l’université Paris I ont voté le blocage et l’occupation de Tolbiac jusqu’à la prochaine assemblée générale, prévue vendredi. La police a évacué mercredi soir, après 22HOO, les locaux de Paris I situés rue de Tolbiac, dans le XIIIe arrondissement. Les étudiants, qui occupaient les lieux sont sortis « dans le calme, sans discuter. La préfecture de police, qui agissait sur réquisition du président de Paris I, a confirmé à l’AFP « l’évacuation de 75 personnes, sans incident et sans * interpellation ».

Vendredi 9 novembre

· Aix en Provence : à 22h00, alors que les étudiants de la faculté de lettres mobilisés contre la loi d’autonomie des universités occupaient les locaux du site Schuman, ils ont été violemment évacués. Plus de 60 CRS ont pénétré dans l’enceinte de la faculté et ont encerclé les grévistes afin de les pousser vers la sortie. Les étudiants ont réagi calmement et sont restés solidaires en formant une chaine. Ils n’ont pas opposé de résistance aux forces de l’ordre et ont quitté les lieux à la troisième sommation. Des heurts ont eu lieu lors de cette évacuation, mais il ne fut procédé à aucune arrestation

lundi 12 novembre

· Nanterre : première intervention de la Police.

11h00, les CRS entrent sur le campus bloquent l’entrée de l’amphi où l’AG était prévue. 200 étudiants sont restés face aux CRS et la tension est montée, finalement selon l’AFP quelques uns on tenté de forcer le passage entre les boucliers des CRS qui les ont arrosés de gaz lacrymogènes. Finalement les étudiants sont revenus en brandissant des livres sous le nez des CRS appuyant leur geste par les slogans : « Des bouquins, pas des matraques! », « la police hors des facs ». Selon le témoignage d’un étudiant très engagé cela ne s’est pas passé comme l’AFP le prétend : Une centaine de membre de la police nationale et de la gendarmerie mobile (unité de prévention) charge et gaze les étudiants grévistes à hauteur des bâtiments A et B. Tout cela sous les applaudissements de la direction de l’université et des réactionnaires. Face à la résistance et au nombre des étudiants ( 300 environs) aucune interpellation ne fut effectuée. L’AFP ne dit pas non plus qu’une AG a tout de même eu lieu (environ 1500 étudiants) avec une force présence des militants UMP. Ces derniers ont eu comme consigne de venir en force sur Nanterre pour voter contre le blocage. Le blocage est finalement reconduit par 900 voix contre 500

Video : vidéo déplacée car elle montrait les évènements du mardi 13 novembre… Les heurts du 12/11 se sont déroulés devant le batiment B (administration et présidence) tandis que les vidéos les plus diffusées montrent les affrontements du 13/11 devant le batiment F (droit et sciences politiques). (voir ci-dessous)

Autres vidéos dispo :
Lien
Lien
<a href=http://www.dailymotion.com/video/x3glma_1211071025<Lien

mardi 13 novembre

Nanterre : deuxième intervention des crs : Videos

Lien et Lien (Cette vidéo a été replacée ici, sa juste place. Elle était mise à lundi 12 alors que la voix off dit clairement « ce mardi »).

· Paris : Sorbonne : AG de 600 vote le blocage, 400 étudiants sont maintenus à l’extérieur de la Sorbonne par un cordon de police.

· Rennes II : première évacuation (nuit)

· Tours La BAC arrête 2 étudiants.

· RENNES selon un contact, les étudiants ont tenté une première fois de prendre la gare mais n’y sont pas parvenus (présence de 16 cars de CRS/gendarmes mobiles). Ils ont ensuite tenté de prendre la rocade où ils ont une nouvelle fois échoué. C’est en retournant en centre ville que les premiers incidents ont débuté. Les manifestants ont jeté sur la route tout ce qu’ils trouvaient sur leur passage. Les flics ont répondu par des lacrymogènes. Les manifestants les ont alors caillassés. A 16h45, les étudiants de Rennes signalaient déjà 5 arrestations dont certaines ciblées (un membre de Sud Etudiant notamment). Plusieurs personnes interpelées par la police ont été relâchées. Seules 2 personnes seraient poursuivies dont une pour violence sur agent.

· Grenoble : Intervention des CRS (entendu sur france inter mercredi 14/11 au matin). Une quarantaine d’étudiants de l’université de Grenoble/Saint-Martin d’Hères (Isère), qui venaient d’investir l’amphithéatre de l’université III Stendhal (lettres), ont été évacués par la police dans la soirée de mardi, a-t-on appris mercredi de source policière. L’intervention de la police, vers 22H00, à la demande du président de l’université Patrick Chezaud, s’est déroulée sans heurts, selon la même source. Réunis en assemblée générale mardi après-midi sur le campus, près d’un millier d’étudiants avaient reconduit la grève et décidé une occupation des locaux. Suite à cette occupation, trois étudiants ont été placés en garde-à-vue pour avoir pris sur un chantier du matériel (dans l’objectif de barricader le bâtiment occupé).Lien

mercredi 14 novembre

· Nanterre : communiqué Snesup condamnant les dernières interventions policières

· Rouen : Six étudiantes qui avaient retardé des trains en occupant des voies mardi 13 novembre à Rouen ont été convoquées mercredi pour le 26 février devant le tribunal correctionnel pour répondre «d’entrave à la circulation d’un véhicule de chemin de fer».

· Grenoble, le blocage de la fac est total. En début d’après-midi, un assez important cortège étudiant rejoint la manif des cheminots. A la fin de cette manif, une partie des étudiants se dirigent en manif sauvage vers le comico, en vue d’exiger la libération des trois personnes placées en garde-à-vue la veille. Quand la manif sauvage arrive devant le comico, plein de flics armés protègent le lieu, mais les trois étudiants sont dehors, libres (et semble-t-il sans poursuites judiciaires).

· Rennes : Les étudiants qui bloquaient l’université de Rennes 2 ont été évacués par la police dans la nuit de mercredi 14 à jeudi 15. Vers 2 h du matin, un vent de panique se met à souffler sur la fac. Un escadron de gendarmerie mobile, une compagnie de CRS et la section d’intervention du commissariat de Rennes investissent le parking de l’université. Une trentaine de fourgons au total et 180 hommes. Un cordon de CRS contourne d’abord le bâtiment avant de pénétrer dans les lieux occupés sans se heurter à la moindre résistance. Les chaînes et les barricades ne tiennent pas longtemps. En quelques minutes, les forces de l’ordre sont à l’intérieur. Les étudiants sont réunis au milieu du hall dans le calme. Pas un coup de matraque n’est donné. ils sont sortis sans opposer de résistance abandonnant sur place, fauteuils, canapés, sacs de couchage, matelas, réserves alimentaires.

jeudi 15 novembre

· Grenoble, le blocage de la fac continue. Des étudiants vont à l’AG des cheminots, qui continuent leur grève également. En fin d’après-midi, entre 130 et 150 personnes se réunissent en comité de grève dans une des (petites) salles de l’Agora. Ils décident d’occuper un amphi, et plus si affinités. Cette fois, direction Grenoble 1, les deux autres facs étant fermées administrativement. Réuni dans un amphi, le comité de grève continue. Et vers 22h, la présidence se pointe et « demande » la même chose que mardi soir : « vous dégagez de vous-mêmes ou les flics viendront vous dégager ». Des CRS accompagnés de la BAC expulsent les étudiants qui occupent l’amphi. Dehors, quelques bousculades ont lieu, un étudiant se fait traîner par les cheveux, il est arrêté momentanément puis relâché quelques dizaines de minutes plus tard, sans poursuites.

· Paris : Occupation Sorbonne 1 : 22h06 : La sorbonne est toujours occupée par une centaine de personnes qui se sont barricadées dans une salle au 1er étage (rue Victor Cousin). L’intervention des flics semble imminente. (22h48) : La Sorbonne a été évacuée à l’instant par les Gardes Mobiles. Aucune interpellation à déplorer. Jeudi soir, la police a évacué sans incidents 50 étudiants qui occupaient l’amphithéâtre Richelieu de la Sorbonne, puis, 80 autres qui bloquaient le deuxième étage de l’université au coeur du Quartier latin, a précisé la préfecture de police.

· Lyon 2 également évacué suite à l’intervention des CRS ce soir à 22h30. Environ 200 personnes ont occupé la fac des quais , barricadés dans un amphi. Une quinzaine de cars de CRS, police et gendarmes mobiles arrive dans les rues autour de la fac. A l’intérieur, le mot d’ordre était de les attendre et de sortir groupés, sans pour autant leur faciliter la tache (fermeture à clé de l’amphi, barricade à l’intérieur). Les médias sont présents à l’intérieur et a l’extérieur. Les CRS défoncent les portes (du bel amphi Laprade tout beau tout neuf) accompagnés du vice président, et nous demandent de sortir. Refus au départ, puis ils tentent de chopper des gens un à un, ça résite un peu, puis on commence à sortir a quelques uns, tirés par les CRS. Dans la fac, c’est une haie de CRS qui nous escortent jusqu’à la sortie ou les journalistes prennent des photos. Tout le monde finit par sortir sous les slogans : « police partout! justice nulle part! » ;. A priori, pas d’arrestation. Faire appel aux forces de l’ordre pour évacuer l’université est un fait rare dans l’histoire de Lyon 2 considérée comme progressiste. Voir le film

· Nantes : A 23 heures, 100 CRS ont évacué les cinquante étudiants qui occupaient pour la quatrième nuit concécutive le batiment de lettre « Le Tertre ». 6 fourgons, les CRS explosent les portes pour rentrer (et on va être tenu responsable pour ça bien sûr comme nous l’a expliqué la présidence) et sortent les occupants à coup de matraque, apparemment certains se sont fait mal (ou on leur a fait mal …). La répression augmente alors que le mouvement prend de l’ampleur (blocus de droit et de sciences voté hier et aujourd’hui!). Aucune info concernant d’éventuelles arrestations. Cettedécision d’expulser la faculté n’a pu être pris que conjointement entre le président de l’université nantaise et le préfet (qui lui reçoit ses ordres des plus hauts responsables de l’état). « Pourquoi le gouvernement cherche t’il l’affrontement ? »

· Strasbourg A l’AG de midi dans l’amphi 1 de l’Université Marc Bloch avait été votée l’occupation (et pas le blocage) de cet amphi.Le Président de la Fac, fait intervenir les forces de l’ordre pour évacuer : lacrymo, pas de blessés, pas d’arrestations…juste un « cordon bleu » devant la fac…

vendredi 16 novembre

· Paris : Ce matin à la Sorbonne, la police (flics en civil avec brassard police) est intervenue très violemment, avec les vigiles, contre les grévistes rassemblés pacifiquement devant la porte du Conseil d’administration de Paris IV. Une arrestation a été effectuée.

· Montpellier 3 (Paul Valery) a été évacuée a 6 heures ce matin, elle était bloquée par une cinquantaine de personnes depuis plusieurs jours. L’opération s’est déroulée sans incident. Les étudiants sont venus se réfugier à la fac de sciences. La police était sur place peu avant 8H00 afin de filtrer les entrées, a indiqué une source policière au journal Libération. Selon Europe1 , 5 personnes ont été arrêtées. Ecoutez le récit de l’évacuation de l’université Montpellier 3 avec Yann Terrou.

· Nantes bien que les locaux soient fermés administrativement, des étudiants ont quand même réussi à rentrer (et sans rien casser) vers 16h … … pour se faire dégager vers 19/20h … les CRS. Ceux ci ont explosé une porte sans trop se poser de question : pour la petite histoire, c’est une sorte de sas, la première porte était effectivement fermée, pas la deuxième, qu’ils ont quand même explosé à coup de bélier, bravo. On appelle à la démission du président de l’université bien sûr. Les élus étudiants ont démissionnés hier (CA, CEVU, …).

Lundi 19 novembre

· Paris : Après la violente évacuation de Nanterre la semaine dernière, c’est le site Paris IV de Clignancourt qui en a fait les frais ce lundi matin. Les bloqueurs ont non seulement été confronté à un important groupe d’anti bloqueurs, mais aussi à des CRS pour le moins agressifs. Une pétition a donc circulée pour protester contre la présence des gendarmes et des CRS autour de l’établissement. Lien

Mardi 20 novembre

· Paris : Sorbonne : Nouvelle intervention de la Police. L’UNL déplore « une intervention policière pour débloquer le lycée Racine, à Paris »

· Grenoble : Manif sauvage d’un millier de personnes à Grenoble , avec quelques affrontements plusieurs arrestations et un tabassage en règle dans un hall d’immeuble ou se sont réfugiés des gens. Lien

· Nantes : Manif devant la présidence de l’université de Nantes. Les manifestants entrés dans le bâtiment se font matraqués et gazés. Ceux dehors également.
mercredi 21 novembre

· Grenoble : une vingtaine d interpellation ont eu lieu lors de la manif sauvage (millier de personnes) qui a suivi la manif officielle de mardi 20 Novembre. Deux recits :

Récit 1 Récit 2
·
Bordeaux : Intervention de la Police à Bordeaux IV

· Paris : Sorbonne : La Police empêche les étudiants d’entrer.

vendredi 22 novembre

· Paris
arrestations après la manif
. Censier : coup de feu sur un étudiant bloqueur

· Caen : Les gardes mobiles évacuent 3 lycées de Caen.

· Rennes II : deuxième évacuation (nuit)

lundi 25 novembre

· Paris
coup de force à Clignancourt Gardes mobiles à Tolbiac : des blessés et cinq arrestations

· Caen
évacuation des lycées de Caen

mardi 27 novembre

· Nantes : Manifestation de 3000 lyceens et etudiants dans les rues de nantes. Un millier occupent les pelouses du rectorat. Charges policieres et surtout de la BAC. Tirs de flashball à bout portant de la part des BACS. Bilan : Six blesses dont un grave (ITT de 28 jours), cinq arrestations au hasard. Ils passeront dans les prochains mois au tribunal. Lien 1 ; Lien 2 ; Lien 3

· Aix : trois étudiants en garde à vue après avoir investi une permanence UMP. Trois étudiants ont été placés en garde à vue mardi à Aix-en-Provence, après que la permanence locale de l’UMP a été investie en fin de manifestation contre la réforme des universités, a-t-on appris de source policière. « Trois jeunes sont en garde à vue et n’ont pas encore été entendus. Ils seront relâchés demain matin », a indiqué cette source. La manifestation contre la loi sur l’autonomie des universités a rassemblé entre 500 et 600 étudiants et lycéens mardi à Aix-en-Provence, a constaté un journaliste de l’AFP. Selon la section locale de l’UMP, en fin de manifestation, « une trentaine » de manifestants ont cassé la porte du local UMP pour « arracher toutes les affiches des murs, détruire les panneaux électoraux et jeter tous les tracts par les fenêtres », tout en prenant à partie deux permanentes de l’UMP présentes sur les lieux. Maryse Joissains Masini, maire UMP d’Aix-en-Provence et députée de la 14e circonscription des Bouches-du-Rhône, a condamné « de façon très forte ces débordements » dans un communiqué. Par la suite, alors qu’environ 200 manifestants réclamaient sur place la libération des trois étudiants, une trentaine de membres de la Compagnie départementale d’intervention ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser la foule, a constaté le journaliste de l’AFP. La Commission presse du mouvement de lutte contre la LRU de la faculté de lettres d’Aix-en-Provence a dénoncé de son côté des « arrestations violentes et au faciès », voyant dans les agissements des forces de l’ordre « une tentative de répression du mouvement » de protestation contre la loi Pécresse.

mercredi 28 novembre

· Paris : Le président de Paris IV fait intervenir systématiquement les forces de l’ordre pour casser les piquets de grève !

La répression ne fait que renforcer la détermination des étudiants ! Pitte, président de Paris IV (cf notre dossier sur ce sinistre personnage : Lien, fait appel systématiquement aux forces de l’ordre contre les grévistes. A Clignancourt, et désormais à Malesherbes dont l’AG étudiante a voté mardi 27 novembre la grève avec blocage.

jeudi 29 novembre

· Grenoble, IEP : le président prend une barre de fer pour taper sur des étudiants!

video

· Caen : Evacuation du rectorat par les CRS et les BACS. Coups et blessures. Bilan : six arrestations et six blesses.

vendredi 30 novembre

· Nanterre : les vigiles emploient la force pour déloger les grévistes. Ils sont accompagnés d’une milice extérieure à la fac et d’un maître-chien (ce serait potentiellement le service de sécurité du chantier avoisinant).
Vidéo
· caen : Manif anti-repression : charge policiere sans raison. Deux arrestations.

lundi 3 décembre

· Metz : le président de l’université (Lioger) insulte les étudiants et envoie même une chaise sur une étudiante
Video

jeudi 6 décembre

· Pau : Intervention des CRS pour évacuer l’UFR de droit.

· Paris : Manifestation de plusieurs milliers de personnes à Paris. Le cortège enfonce un cordon de policiers qui lui barrait la rue Gay-Lussac. S’ensuit un gazage et un matracage des étudiants et des professeurs. Plusieurs blessés. Des arrestations en fin de manifestation pres du metro charronne.
lundi 10 décembre

· Montpellier : répression. 7 blesses.
Video

mercredi 12 décembre

· Paris : arrestation au rassemblement devant la Sorbonne pour protester contre la censure à Paris IV du film Sauvons l’université

· Lyon : Présence policière, une enseignante raconte</a<

· Grenoble : Répression policière, un témoignage
jeudi 13 décembre

· Lille 3 :

Intervention des CRS pour évacuer l’UFR de lettres. Charge vers l’intérieur de la BU, 3 arrestations, usage du gaz et des matraques + utilisation du taser à confirmer… Pendant la nuit, des CRS sont restés dans le parking, en sous-sol.
Video : [1]
Communiqué de SLU Lille 3
Communiqué de la CNT
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· Montpellier 3 : de nouvelles violences
Vidéo
Communiqué de Sud sur les violences pendant le référendum

vendredi 14 décembre

· Lille 3 : 7h30-9h : Intervention des CRS et de la Police. Le récit d’une enseignante.
14h : rassemblement étudiants, personnels, enseignants pour demander la fin de la présence policière. Les étudiants ont constitué des barricades. Une page web avec témoignage et article de 20minutes. Des enseignants et étudiants arts et culture de lille 3 contre la répression.

· Tours : 4 étudiants sont poursuivis en justice, ils doivent passer en procès courant 2008.

Communiqué de l’AG de Tours : Tous unis contre la répression

samedi 15 décembre

· Tours : conférence de presse pour faire le bilan de la répression à Tours depuis le début du mouvement anti-LRU (arrestations, violences policières, etc.
dimanche 16 décembre

· Amiens : des vigiles délogent les occupants : plus d’infos ici
vidéo ici
lundi 17 décembre

· Grenoble : intervention police/vigiles. Un compte rendu de la situation.

mardi 18 décembre

· Partout en france : Solidarité avec Sébastien, étudiant de Paris 8, qui passe en procès au tribunal correctionnel (14e chambre, 13h30). Métro Cité. Opération : bloquons tout (les facs, les rues, les trains, les caddies, les poussettes, …) en solidarité! Amnistie pour tous et toutes! Pour info : un site http://enrages-nanterre.freeservers.com/ pour connaître un des combats de Sébastien!
Il a été condamné à 1 500 euros d’amende et en cas de non-paiement à 100 jours de prison : plus de détails ici.

mercredi 19 décembre

· Perpignan : Deux étudiants de l’Université de Perpignan, Yann et Pierre, ont été arrêtés ce matin mercredi 19 décembre 2007 à 7 heures et à leur domicile au motif de « dégradations, vol et menaces de mort » (confirmé par leur avocat à 12 h 20). La police perquisitionne leurs deux domiciles en ce moment. Nous constatons avec stupeur et avec un très profond écoeurement que les motifs cités ci-dessus émanent d’une plainte formulée par Jean Benkhélil, Président de l’Université de Perpignan Via Domitia, soutenu par son conseil d’administration. Cette plainte figure en page d’accueil du site officiel de l’UPVD, une université qui crache sur ses étudiants !

· Dijon : un CA sous contrôle des vigiles.
Récupéré ici

Le rôle des présidents d’université

Le modèle des nouveaux managers : Pitte de La Sorbonne :

fichage des militants après le CPE, pour la sélection des étudiants à l’entrée de l’université, pour une augmentation des frais d’inscription, invité dans tous les médias pour soutenir Pécresse, déjà contre le mouvement CPE « enfants gâtés qui font des occupations illégales et scandaleuses ». Les problèmes de la fac sont dus à l’Etat providence, à l’assistanat, aux syndicats de gauche, aux étudiants qui ne suivent pas des filières demandés par le patronat. Opposé à la massification de l’enseignement, trop démocratique, Pitte veut classer sa fac « Grand établissement » comme l’a fait»Dauphine afin de sélectionner. Le seul critère valable d’une fac c’est « son taux d’insertion professionnelle ». Bonus de sa bio :Il a décoré le président israélien en 2004 d’un doctorat honoris causa, soutient le mur de l’apartheid et a jugé souhaitable l’élimination physique d’Arafat. Bref, un grand démocrate.

Les aspirants

Claude Journès : Lyon II. Il a écrit des textes sur les violences policières en Grande Bretagne : application : il a fiché et photographié des étudiants contestataires (Lyon capitale.fr) en se justifiant par la lutte contre la délinquance. En fait les photos des étudiants anti-caméras de surveillance sont prise par les agents de sécurité de la fac pour les remettre à la police.

Jean-Claude Dupas, Lille III, SNESUP, ou la fonction crée l’organe. Ce dirigeant a invité avec enthousiasme, les CRS à dormir sur le campus.

Marc Gontard, Rennes II : « les bloqueurs sont des totalitaires, des Khmers rouges » « la survie de l’université est en jeu » avec ses mots d’ordre il convoque une assemblée du personnel pour reconquérir physiquement la fac contre les grévistes.

Olivier Audéoud de Nanterre : « ce mouvement étudiant est un mouvement de délinquance » cette équation semble tout justifier notamment le matraquage des étudiants ou encore l’exclusion de Naïma pour ses activités militantes.

Sur le site de la CPU (Conférence des Présidents d’université) le lobby se présente comme « un interlocuteur incontournable qui représentent les intérêts communs des universités et des établissement d’enseignement supérieur ».

Conclusion

La répression dans les facs et les lycées vise à écraser à l’avance toute résistance d’ampleur, cette guerre intérieure menée sur tous les secteurs en lutte et contre les classes populaires permet d’imposer les réformes patronales. Pourtant, le vrai danger ce n’est pas le bruit des bottes mais le silence des pantoufle.Une lutte générale contre la répression est nécessaire,elle est possible, elle est urgente

Il faut organiser une AG nationale du mouvement qui s’empare de cette question et qui accueille tous ceux qui veulent lutter sur ce front, celui de l’unité contre la répression

Arrêt des interventions policières sur les campus et les lycées, dans les quartiers populaires, sur les lieux de lutte
Libération des interpellés et arrêt des poursuites judiciaires ou disciplinaires
Démission des Présidents d’universités ayant eu recours à la violence contre le mouvement

Dissolution des services de vigiles
Démantèlement des plans sécuritaires sur les lycées et les universités
Abrogation des lois sécuritaires scélérates

Lorsque les nazis sont venus
chercher les communistes

Je n’ai rien dit
Je n’étais pas communiste.
Lorsque ils sont venus
chercher les socio-démocrates
Je n’ai rien dit
Je n’étais pas social -démocrate.

Lorsque ils sont venus
chercher les syndicalistes.
Je n’ai rien dit
Je n’étais pas syndicaliste
Lorsque ils sont venus
chercher les catholiques

Je n’ai rien dit
Je n’étais pas catholique.
Lorsque ils sont venus
chercher les juifs
Je n’ai rien dit
Je n’étais pas juif.

Puis ils sont venus me chercher
Et il ne restait plus personne
pour protester.
Poème de Martin Niemöller
AGEN pour un syndicalisme de combat
http://agen-nanterre.over-blog.com/