Après avoir purgé 18 ans de prison, le dissident atomiste israélien Mordechaï VANUNU a été arrêté le 2 juillet 2007 parce qu’il accordait une interview à un journaliste étranger et déclarait notamment :

« C’est parce qu’Israël détient la Bombe qu’il peut pratiquer sans crainte l’Apartheid ! » (1)

Depuis, Mordechaï est devenu le chouchou des déserteurs qui préfèrent les « summer of love » à Manali, en Inde, aux périodes militaires en Palestine.

Pour les déçus du sionisme, la « Terre promise » est devenue une Poubelle nucléaire, digne d’un cimetière de l’ère soviétique.

Pire la Terre d’une déchéance morale…

Comment Israël peut-il survivre après cette ultime infamie : l’utilisation de l’arme de la faim, de la soif contre des hommes, des femmes et des enfants à Gaza ?

Nous ressortir la tragédie d’Auschwitz sur les écrans d’Arté ne sauvera pas la face d’Israël.

L’exil, la désertion et la trahison restent pour les jeunes générations le seul moyen politique d’échapper au déshonneur…

« Ein Breira ! » (2)

Voici ci-dessous le secret divulgué, finalement dérisoire, qui coûta au technicien atomiste VANUNU dix-huit longues années de prison dont douze à l’isolement total à la prison d’Ashkelon.

Initialement il y a une grande similitude entre le réacteur nucléaire de Marcoule en France, construit à la fin des années cinquante et les bâtiments de Dimona, édifiés par Saint-Gobain Techniques Nouvelles : l’usine du processeur chimique est séparée du réacteur principal et les deux sites sont reliés par un tunnel.

Les crapules du Shin Bet appellent l’établissement « le Tunnel » parce que le complexe s’enfonce à quarante mètres sous terre avec 6 niveaux et qu’il rappelle le kibboutz légendaire d’Ayalon… (3)

Israël qui connaît un déficit de légitimité a besoin de légende…

Vous pouvez, après avoir lu attentivement la description de la centrale (4) qui fabrique du plutonium, modéliser une maquette en 3D ; et l’envoyer au couple BARAK-SARKOSY, avec le faire-part:

« Un régime colonial doté de l’arme suprême, au Moyen-Orient, nous est insupportable ! »

TRAVAILLER DANS LE NUCLÉAIRE NE REND PAS LIBRE

UN BOULOT PAS COMME LES AUTRES

Le jeune technicien atomiste, Mordechaï VANUNU, entre au service de la centrale de Dimona, à l’âge de 23 ans, en août 1977.

La mort dans l’âme, Mordechaï perd huit ans de sa vie, dans une usine de retraitement d’uranium, officiellement appelée Machon* 2, en plein désert du Néguev.

*Machon signifie « institut en hébreux »

Le Tunnel reste en fonctionnement vingt-quatre heures sur vingt-quatre ; et fait relâche de juillet à novembre pour la maintenance et les réparations.

L’usine de retraitement où l’on manipule les produits extrêmement « chauds », c’est-à-dire hautement radioactifs, est l’endroit le plus secret de Dimona.

Seuls cent cinquante des deux mille sept cents employés y travaillent.

Un laissez-passer exceptionnel est nécessaire pour entrer dans l’usine ; et tous les déplacements à l’intérieur, même pour aller aux chiottes, sont étroitement surveillés par des caméras.

Dès que VANUNU commence à travailler dans le Tunnel, il découvre que cette rigoureuse sécurité n’existe qu’en théorie.

Le complexe où il travaille est composé d’un réacteur de 150 mégawatts et d’au moins huit bâtiments ou Machons, dont le plus important est l’usine de retraitement.

Chaque bâtiment est indépendant l’un de l’autre.

Machon 1 est un grand réacteur, avec un dôme argenté, de dix-huit mètres de diamètres qu’on remarque facilement du ciel ou de la route voisine.

Les barreaux d’uranium restent pendant trois mois dans le réacteur qui est refroidi et modéré par l’eau lourde.

L’eau lourde est elle-même refroidie par de l’eau ordinaire qui passe à travers un échangeur de chaleur en dégageant de la vapeur qui – dans une centrale nucléaire – actionnerait une turbine et fabriquerait de l’électricité.

À la place, la vapeur de Machon 1 est évacuée dans l’atmosphère, créant un nuage radioactif.

Selon VANUNU, la vapeur – contaminée – n’est évacuée que les jours où les vents dominants sont orientés vers la frontière jordanienne, qui se situe à une quarantaine de kilomètres à l’Est.

Machon 2 est l’usine de retraitement, l’endroit le plus important, où VANUNU passe le plus clair de sa carrière.

C’est là que le plutonium, un sous-produit de la fission dans le réacteur, est extrait par des moyens chimiques de l’uranium irradié.

L’uranium résiduel est alors reconditionné pour être utilisé en tant que nouveau combustible.

Il y a au moins 39 secteurs distincts dans les 6 niveaux souterrains du Tunnel, dont le plus important est le service de production où l’uranium irradié est retraité.

Les agents américains de la division Z du laboratoire de Livermore (5) ont construit une maquette avec les photos, plans et indications de VANNU : ils s’étonnent de la dimension de la chose…

Si les informations de VANUNU concernant la quantité de plutonium sont exacts – une production régulière d’un kilo deux cent grammes par semaine –, le réacteur produirait assez de matière fissiles pour quatre à douze bombes par an !

Machon 2 est très sophistiqué parce qu’il y a un niveau extraordinaire de radioactivité.

Il faut des murs de plomb d’un mètre d’épaisseur, tout doit être automatisé ici et transformé en robot.

L’univers nucléaire n’aime pas l’humain.

Le personnel doit porter des combinaisons de cosmonaute.

Avant d’accéder au service de production où l’uranium irradié est retraité, les barreaux sont « refroidis » pendant plusieurs semaines dans des bacs remplis d’eau pour réduire leur teneur en radioactivité…

Même alors, celle-ci atteint des doses mille fois mortelles et les barreaux sont manipulés à distance, derrière des protections de plomb.

Un service de fabrication du Tunnel commande les niveaux 1 à 4 du sous terrain ; le travail y est supervisé par une grande salle de contrôle.

Cette salle comprend une zone d’observation, appelée « le balcon de Golda » en référence aux visites de Golda MEIR après qu’elle eut été nommée Premier ministre en 1969.

La Dame qui n’était pas hostile à l’encontre de Shimon PERES, au dévoilement de la bombe israélienne, venait souvent s’extasier devant « les bijoux de famille »…

Selon VANUNU, la production de cette usine chimique est, en moyenne hebdomadaire, de neuf « boutons » de plutonium pur dont le poids combiné est d’un kilo deux cents grammes.

Le plutonium est usiné mécaniquement dans une zone de sécurité au cinquième niveau, le seul étage du Tunnel où VANUNU n’a pas le sésame.

Espiègle, il obtient par la suite la clef et découvre une série de pièces séparées – isolées pour des raisons de sécurité – où le plutonium susceptible d’usage militaire, alors sous la forme « métal », est stocké dans des boîtes plombées remplies d’argon, un gaz inerte.

C’est là que des ouvriers, utilisant des télémanipulateurs, façonnent les billettes de plutonium en hémisphères d’une finesse microscopique lesquelles seront insérées, plus tard, dans une tête nucléaire.

Les autres produits chimiques utilisés dans l’arsenal nucléaire israélien, comprenant les composés de lithium et le béryllium, sont également usinés mécaniquement au cinquième niveau.

Ces travaux exigent des machines perfectionnées : la moindre défectuosité sur la surface intérieure du noyau de la bombe peut provoquer une diminution importante du rendement ou même faire rater le tir.

Les techniciens, parfois, blaguent à ce sujet : « Non content de nous détruire, la bombe a besoin de notre amour. »

Une fois assemblés, les éléments d’armes sont transportés – par convois de voitures banalisées et sous escorte armée – jusqu’à une autre usine dans le nord, pour être monté dans les têtes. VANUNU ne connaît pas l’adresse finale.

L’étape de la production des ogives serait une usine de l’armée, au nord de Haïfa, dirigée par « Rafaël » (6), nom de code d’un service spécialisé ultrasecret, à l’origine des armements les plus sophistiquées.

La CIA a été particulièrement intéressée par 57 photos prises par VANUNU qui reproduisent les modèles grandeur nature des armes nucléaires israéliennes.

L’agence donne, pour évaluation et analyse, des copies de ces photos aux créateurs d’armes des laboratoires de Los Alamos ; ces ingénieurs, travaillant à partir d’images, construisent des répliques des armes israéliennes, comme ils ont fait par le passé avec les armes soviétiques.

Ils en concluent qu’Israël est capable de fabriquer l’une des armes les plus sophistiquées de l’arsenal nucléaire – une bombe à neutron à bas rendement.

Ces armes qui commencent à être présentes dans les années soixante-dix, utilisent un rayonnement renforcé et un effet de souffle minimal pour tuer tout ce qui vit à l’intérieur d’un secteur défini en causant des dommages matériels limités.

L’arme est en fait un dispositif thermonucléaire qui utilise le tritium et le deutérium (deux isotopes de l’hydrogène) et non pas du deutérure de lithium pour libérer un maximum de neutrons.

Les lecteurs qui s’ennuient à la lecture de formules chimiques peuvent modéliser facilement les bâtiments et l’intérieur de Dimona…

Machon 3, là, avec sa couleur jaune, conditionne le lithium-6 pour les têtes nucléaires, et l’uranium naturel pour le réacteur.

Machon 4, à côté, comporte une usine de traitement de déchets pour les résidus radioactifs de l’usine de retraitement de Machon 2.

Machon 5 recouvre les baguettes d’uranium (expédiées de Machon 3) avec de l’aluminium pour fournir les barreaux de combustible qui formeront le cœur du réacteur.

Dans ces barreaux se formeront les isotopes du plutonium susceptibles d’utilisation militaire.

Machon 6 assure les besoins essentiels et l’énergie pour Dimona.

(Il n’existait pas de Machon 7 au cours des années où VANUNU travailla à Dimona et il ne savait s’il devait y en avoir un par la suite)

Machon 8 renferme un laboratoire pour tester les prélèvements et expérimenter les nouveaux procédés de fabrication ; c’est également l’emplacement du secteur 840, secteur particulier où les scientifiques israéliens ont mis au point une méthode d’enrichissement de l’uranium par ultracentrifugation gazeuse.

Il existe également une installation de séparation des isotopes par laser pour l’enrichissement de l’uranium à Machon 9.

Et pour finir cet exposé, une information que Mordechaï n’a pu livrer au « Monde libre » puisqu’il était en prison de 1986 à 2004.

DIMONA FABRIQUE L’URANIUM APPAUVRI POUR LES MUNITIONS DU FUSIL FRANÇAIS FAMAS

L’uranium appauvri – c’est-à-dire l’uranium qui ne contient plus que très peu ou même plus du tout, d’isotope 235 – est isolé ici chimiquement pour être ensuite envoyé aux Forces de défense israélienne.

Ou mieux vendu aux fabricants d’armes en Europe et ailleurs qui l’utilisent dans les balles, les blindages, l’artillerie et les obus.

Les obus renforcés par l’uranium, qui est beaucoup plus dense que le plomb, peuvent facilement pénétrer les blindages épais et sont devenus un élément essentiel des arsenaux modernes.

L’uranium appauvri est utilisé, pour la première fois, à ma connaissance, lors de l’opération « Tempête du désert » au Koweït et en Irak, en 1991.

Les vétérans français de la Guerre du golfe se souviennent de ces munitions à uranium : beaucoup d’entre eux, qui en ont eu dans leurs cartouchières, en sont morts ou souffrent, aujourd’hui, de leucémie et de cancers.

On peut parler à ce sujet d’une prolifération nucléaire de basse intensité…

Certains pacifistes imaginent «l’uranium apprauvi comme un cheval de Troie dans la guerre conventionnelle et le maintien de l’ordre, qui serait destiné à nous faire accepter un environnement très radioactif ».

Soldats et gendarmes de la République sarkosienne devraient se méfier de leur arsenal, prêté par Mme ALLIOT-MARIE car il se pourrait qu’il recèle un poison ; et qu’ils ne puissent, après dix-sept ans de carrière, jouir longtemps de leurs retraites.

L’ex-ministre de la Défense, Alain RICHARD a, en effet, confié la fabrication des munitions du fusil d’assaut FAMAS, appelé Clairon, à une société israélienne qui s’approvisionne à Dimona (7).

HIMALOVE

1.Lire sur le réseau Voltaire sa dernière interview d’homme libre.

2.« Ein Breira » signifie en hébreux « il n’y a pas d’alternative ».

3.Pendant le mandat britannique, les terroristes de l’Haganah avaient creusé une usine de munitions où l’on fabriquait les balles pour les mitraillettes Sten, au-dessous d’un kibboutz, à côté d’une base militaire. L’arsenal est devenue le musée d’Ayalon, près de Tel-Aviv ; et sert de fondation mythique à l’existence des sous terrains où l’on fabrique des bombes atomiques à Dimona.

4.Toute la description que je donne de Dimona est tirée du livre de Seymour HERSCH, « L’Opération Samson », chapitre 15, intitulé « Le Tunnel », p. 203.

5.La division Z des laboratoires de Livermore est un service responsable de l’analyse des armes de destruction massive étrangères…

6.Dans leur cryptage de la chose nucléaire, les Israéliens usent beaucoup de références bibliques, Dimona et ses mystères ont été longtemps appelés, de manière évasive, « le Temple ».

7.Source : Christian HARBULOT, directeur de l’école de guerre économique.