Le quotidien des sans-papiers n°18
Catégorie : Global
Thèmes : Immigration/sans-papierEs/frontieresPrisons / Centres de rétention
DANS LES CENTRES DE RÉTENTION LA RÉVOLTE A COMMENCÉ !
Le 15 décembre une révolte a commencé au centre de rétention du Mesnil-Amelot : cahiers de doléances, revendications écrites sur les vêtements, refus d’entrer dans les chambres, grève de la faim…
Elle s’est étendue au centre de rétention de Vincennes où de nombreux sans-papiers ont rejoint la grève de la faim et refusé de rentrer dans leurs chambres.
La répression n’a pas tardé. Cent-cinquante CRS sont entrés dans le centre de rétention pour les réprimer. On compte trois blessés parmi les grévistes. La police a refusé d’appeler le Samu. Certaines personnes ont été isolées. Mais les grévistes ont exprimé leur détermination à ne pas céder.
En cette fin d’année, les Préfets ont reçu le message d’accélérer les rafles pour atteindre le chiffre de 25 000 expulsions fixé par le ministère de Hortefeux. Le harcèlement quotidien des sans-papiers s’est encore accentué.
Les arrestations ont lieu partout : lors de démarches administratives, dans les préfectures, les commissariats, devant des consulats, les écoles, au travail, dans la rue, le métro, aux domiciles…
À Rennes, à Bordeaux, à Paris et un peu partout en France et en Europe, ces derniers mois ont vu de fortes mobilisations contre les centres de
rétention.
Donnons de l’ampleur à ce mouvement.
Agissons maintenant pour la fermeture de tous les centres de rétention.
LA RÉVOLTE A COMMENCÉ…
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TROP C’EST TROP !
En cette douce fin d’année, la chasse aux sans-papiers se déchaîne. Pour respecter les objectifs hystériques de la “politique du chiffre”, la police et la gendarmerie arrêtent à tour de bras, et enferment dans les centres de rétention des victimes de la chasse au faciès – souvent en dépit de toute légalité, et en faisant fi toujours du sens humain le plus élémentaire. Trop c’est trop.
À Roissy, à Vincennes, et ailleurs, le mouvement de révolte des sans-papiers se répend comme une traînée de poudre. Tout aura commencé lorsque Abou N’Dianor, un professeur de mathématiques sénégalais de la région d’Orléans, se retrouvant au Mesnil-Amelot, menacé d’expulsion immédiate en dépit de son évidente “utilité sociale”, aura regardé ses compagnons d’infortune et compris qu’ils étaient tous victimes, comme lui, d’une mécanique délirante et cruelle.
Et que voyait-il, Abou ? Des gens dans une détresse inouïe. Des gens pour la plupart “inexpulsables”, enfermés-là par simple excès de zèle – tragique résultat d’une administration qui tente de se conformer aux pressantes demandes de “l’autorité suprême”. Surtout, il voyait les droits humains les plus évidents brutalement bafoués. Alors, il a écrit sur un papier “France pays des droits de l’homme”, et l’a aggraffé sur son Tshirt.
C’était gentil… Non : on l’aura compris, c’était au deuxième degré qu’Abou écrivait ça. Pire : par antiphrase. La violence de son observation aura été si détonnante que lorsqu’il est venu au réfectoire en arborant son écriteau, les gardiens du centre lui auront demandé de le retirer…
Ainsi, c’était eux-mêmes qui refusaient qu’on puisse affirmer une telle chose.
Non, décidément, la France n’est certainement pas le pays des droits de l’homme, et dans ce centre de rétention les policiers en charge du maintien de l’ordre auront pris d’emblée comme une insulte qu’on puisse le leur rappeler. Ou bien voyaient-ils là une revendication déplacée ?
Alors, les autres “retenus” – de cette prison sur laquelle passent tous les touristes qui arrivent en avion à Roissy – sont venus voir Abou pour se solidariser de sa démarche. Le deuxième écrivait : “Liberté, égalité, fraternité”. Toujours par antiphrase…
C’est comme ça qu’est partie la révolte de Mesnil- Amelot. Et si on leur demandait de retirer leurs écriteaux au réfectoire, et bien, les sans-papiers n’iraient plus au réfectoire. Ils déclaraient la grève de la faim. L’un d’entre eux engageant même une grève de la soif qui durera trois jours…
Jeudi à 15 heures, Abou disparaissait. Juste après une visite au cours de laquelle il avait pu se coordonner avec un “soutien” extérieur, lançant un “appel au secours” [voir ci-contre], il était déplacé manu-militari dans un autre centre de rétention à l’autre bout de la région – celui de Vincennes.
Il y arrivera très déprimé. Les gens lui semblaient, au premier abord, beaucoup plus froids qu’au Mesnil-Amelot. Quelques heures plus tard, ils étaient une centaine à refuser le repas… L’épidémie se confirmait.
Finalement samedi un Tribunal parisien ne pourra que libérer Abou, tout comme les Tribunaux sont amenés à libérer, ces jours-ci, à tour de bras des sans-papiers enfermés en dépit des règles de procédure (leur seule protection). Il parait qu’on lui proposerait même une régularisation – s’il voulait se tenir tranquille.
Tous les moyens sont bons pour tenter d’éteindre l’incendie… Espérons que celui-ci laisse en poussière le nouveau système d’enfermement pour étrangers, “la honte de la République”.
QSP
Hier redémarrage du M.Amelot des grévistes de la faim, mais Vincennes n’a jamais arreté.
C’EST VINCENNES QUI FAIT LA GREVE DEPUIS LE VENDREDI 28 /12, qui subit la répression.
c’est à Vincenes AUSSI que la répression ET VIOLENCES POLICIERES s’exercent.
Une répression féroce, est en place et continue.
Aujourd’hui comparutions des retenus du CRA de Vincennes : l’abattage dans l’horreur.
Comme au bon vieux temps , « tampon rouge » ? sur les dossiers des retenus de Vincennes .
SUR 45 COMPARUTIONS… 3 libérations.
Parodie de justice , c’est en aval, les rafles et contrôles au faciès et en amont dans ces tribunaux ;les conclusions sont déjà entièrement rédigées par l’avocat de la préfecture!
C’est ainsi que cela s’est passé EN APPEL DU 35 Bbis pour le retenus du CRA Vincennes aujourd’hui.
La révolte a grondé , 10 avocats présents, la fronde , contre ce magistrat qui dérapait à force d’etre » aux ordres. »
Aujourd’hui pas moins de 8 avocats, ont signifié leur refus de plaider devant cette parodie de justice imposée par ce magistrat autoritaire , ayant dépassé l’age de la retraite largement.
C’est une première : la fronde des avocats contre une parodie de justice.
Le juge, M. B. FAURE refusait une plaidoirie de la défense au-delà de 5 minutes!… L’avocat du diable , lui plaidait pendant plus de 20 minutes ( très efficace dans ses interprétations très perso. « Et très peu juridiques »
des articles de loi, quant aux jurisprudences : pas droit de cité… à la
Cité) Deux autres avocats de la défense, ont été menacés par le juge ‘( malheur ils étaient noirs, tout noirs , dans leur robe noire,) de « signalement » au bâtonnier!.
La machine ne déraille pas, il n’y a simplement personne pour attester des faits.
Ce juge M. B. FAURE ,magistrat « préposé » à la sécurité sociale « !
en » remplacement » à la cour d’ appel 35 bis.
Agé de + ou – 65 ans, véritable prédélinquant de la violence sénile.
Hélas il ne lira jamais cette injure, car il m’avait promis sortie avec menottes ,et aux autres avocats « signalement » aux bâtonnier quant à l’avocat de la pref., il lui dictait ses conclusions pé-machées ; pitoyable, il n’avait qu’à signer .
Vincennes en amont , c’est tout cela.
Ce soir :les trois retenus CRA Vincennes prolongés.
** Le malade dont l’état de santé est incompatible avec la rétention ( 5 jours d’hospitalision, crise graves d’épilepsie) qui se voit opposer la visite d’un médecin depuis le 24/10/07 , est retourné au CRA de Vincennes , son épouse pleurait dans ses bras même les flics n’ont pas osé les séparer.
Pas plus qu’ils n’ont séparé le père de son fils de 3 ans, criant le nom de son père pendant 11heures! (8h/19h) .
** les flics , mal à l’aise ont eu du mal a arracher le petit garçon des bras de son père.
** Les flics ont eu du mal à séparer les époux sanglotant leur dix années de vie commune.
** Les flics on eu du mal à écouter le certificat de violences et mauvais traitements infligés au retenu Palestinien dans la nuit du 24/123 au CRA de Vincennes des urgences médico-judiciares de l’H.Dieu.Le juge a souligné qu’il n’en avait pas en fait état en première instance ( C.A.D. bien avant certificat de l’hopital!)
Bon NOUS NE SOMMES PAS DANS L’HUMANITAIRE. On ne mendie pas un droit, comme le disait le juge , par contre nous exigeons son respect et son application
par le juge DE LA COUR D’APPEL DU 35 BIS , Monsieur BERNARD FAURE.
Ce dernier menace et injurie avocats De la défense, ou profère menaces
d’inculpation et menottage et autres joyeusetés à mon encontre, dicte et
recopie les quelques lignes des conclusions déjà pré rédigées par le Ministère, qui méprise les avocats en ne donnant même pas à voix haute son rendu-copié collé- du jugement, qui pas une fois n’a lu un dossier ou même « délibéré », et accepté les jurisprudences , et violations évidentes des procédures et des nullités de procédures soulevées.
Le parquet enquete instruit et condamne, les avocats peuvent accrocher au
clou leur robe.
Vincennes , la répression est féroce à L’INTERIEUR DES MURS et ENCORE PLUS A L’EXTERIEUR.
L’heure n’est plus, peut etre aux communiqués et manifestations
déposées en pref. , ou conférences de presse, mais bien dans la lutte auprès des retenus,
dans les TOUS LES CRA, DANS TOUS LES TRIBUNAUX auprès des retenus dont nous avons les contacts , (simple : un coup de fil dans les CRA) .
D’ici le 19 , ils seront expulsés ou épuisés , car les conditions de vie et d’hygiène sont intolérables , quant à la répression , ils veulent mater la révolte pour la réduire au silence totale.
La manif du 19 serait malvenue après ces souffrances des grévistes ,répression, humiliations , et la véritable prise d’otage par l’Intérieur qui suspend les visites des familles, qui refuse tout médecin, et avocat , et même les dossiers des pathologies lourdes, comme aujourd’hui.
La lutte est là , ils sont épuisés , écrasés par les violences et chantages policiers, puis cassés en dernière instance devant ces parodies de justice, réduits au néant par leur expulsion.
Solange
Fermeture des centres de rétention (11/01/08)
Mi-décembre 2007, une lutte a débuté dans le centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot, près de Roissy : inscriptions sur les t-shirts, cahier de doléances, refus de rentrer dans les chambres, grève de la faim.
Le 27 décembre, pour casser la lutte, Abou considéré par la police comme un des meneurs du mouvement est transféré au CRA de Vincennes.
Le même jour, les détenus de Vincennes entament à leur tour une grève de la faim et refusent de rentrer dans leurs chambres.
Dans la nuit du vendredi 28 au samedi 29 décembre, 150 CRS font irruption dans le centre pour forcer manu militari les détenus à rejoindre leurs chambres. La répression est sans précédent. Des détenus sont grièvement blessés. Trois nuits de suite, les CRS rentreront pour mater la révolte.
Jeudi 3 janvier 2008, une manifestation rassemble 200 personnes devant le centre de rétention de Vincennes. La mobilisation prend de l’ampleur. Tous les jours des rassemblements ont lieu devant le centre. Les médias parlent quotidiennement de la lutte des grévistes de Vincennes et du Mesnil-Amelot.
Vendredi 4 janvier, la préfecture organise une visite guidée pour les journalistes afin de prouver que rien ne se passe à l’intérieur et que les conditions de détention n’y sont pas inhumaines.
Samedi 5 janvier une manifestation rassemble un millier de personnes devant le CRA de Vincennes.
Depuis le 9 janvier 2008, plus un mot sur les télés, plus une ligne dans les journaux, plus de rassemblements devant le centre de rétention et pourtant…
Nous avons décidé d’appeler quotidiennement les détenus de Vincennes pour rendre compte de la situation à l’intérieur.
9 janvier 2008 :
Les détenus nous racontent que le samedi 5 janvier, la police est venue voir les et leur a demandé d’arrêter en échange d’une prochaine libération. Alors que la grève de la faim a cessé, personne n’a été libéré et les pressions policières continuent : les fouilles quotidiennes plusieurs fois par jour, les difficultés à voir un médecin. Leur impression est que les autorités du centre veulent les diviser. Ce qui fait dire à certains que si rien ne change d’ici demain, ils reprendront la grève de la faim.
10 janvier 2008 :
Hier à 19 heures, ne voyant aucune libération, les détenus ont refusé d’être comptés et de descendre au réfectoire. Le commandant est monté. Il leur a demandé de ne pas recommencer et qu’ils seraient libérés au fur et à mesure. Les détenus nous disent qu’aujourd’hui rien n’a changé, aucune libération n’a eu lieu, les fouilles continuent. Ils nous disent qu’ils restent solidaires et prennent les décisions ensemble.
Nous avons appris que dans un autre pavillon, 18 personnes auraient commencé une grève de la faim depuis 3 jours. Nous n’avons pas réussi pour l’instant à entrer en contact avec eux.
D’autres infos prochainement.
L’appel lancé par les détenus doit être relayé et la mobilisation à l’extérieur doit continuer pour la fermeture des centres de rétention, pour la régularisation de tous les sans-papiers, pour la liberté de circulation et d’installation et l’arrêt de toutes les expulsions.
Le 9ème colectif organise une radio en direct avec les sans papiers du CRA de vincennes et de Mesnil-Amelot le lundi 14 janvier à partir de 19h30 Adresse d’écoute en direct :
http://giss.tv:8000/gisslog.ogg.m3u
(Pour écouter, entrer l’adresse avec la fonction « ouvrir un flux réseau », dans le menu fichier de VLC http://www.videolan.org/vlc )