Pas tant que ça, puisque depuis plusieurs années il est devenu plus qu’un ami, un frère. Depuis fin août 2006, il était pour le gouvernement français en « situation irrégulière ». Il est arrivé en France début 2000, à Angers depuis bientôt 6 ans. Afin de pouvoir travailler « normalement » il s’était fait faire des faux-papiers, il a donc pu exercer son métier, couturier, payant ses impôts, cotisant, comme n’importe quel français…malheureusement pour lui une agence d’intérim a demandé à la préfecture un contrôle. Les policiers sont venus une première fois à son domicile, il l’ont attendu une seconde fois en civil, devant son appartement, arrestation violente car, Alsène ne sachant pas que c’était des policiers s’est débattu, ils étaient huit, coups et insultes raciste de rigueur (« ce soir tu vas dormir au Congo », alors qu’il est guinéen…).C’était le 30 août 2006. Une IQTF (Invitation à Quitter le Territoire Français )lui a été signifiée. Fin 2006, Alsène a effectué différentes démarches afin de pouvoir régulariser sa situation. Le 30 novembre il a été jugé a tribunal d’Angers pour usage de faux papiers et rebellion (lors de son interpellation) il a eu trois mois avec sursis. Alsène est sorti de sa garde à vue avec une atelle au bras et une plaie à la tête, il a porté plainte pour coups et blessures…plainte jugée non recevable. Durant plus d’un an il a du se cacher et vivre sans ressources puisque l’Etat français ne donne aucun droit aux sans-papiers, nous avons continuer à le soutenir et à essayer de réunir toutes les conditions fin que sa situation puisse être régularisée, notamment par l’obtention de deux promesses d’embauches. La dernière démarche était une demande de titre de sejour à titre humanitaire déposée le 18 octobre 2007 par la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) et l’APTIRA (Association pour la promotion et l’intégration dans la région angevine) lors d’un entretien à la préfecture. Aucune réponse n’a été donnée. Le lundi 26 novembre, en milieu d’après-midi, Alsène est en voiture avec un ami, il croise une voiture de police, les policiers font demi-tour et bloquent la voiture. Ils se stationnent sur un parking. Ils commencent par contrôler le conducteur puis un policier ouvre la porte du passager et demande les papiers d’Alsène alors que rien ne lui permettait de le faire, car il faut que le contrôle d’identité soit justifié, autrement que par la couleur de peau. Un des agents aurait dit que leur « chef » allait leur payer un café si il le ramenait au commissariat…

Il fut traité de « criminel », il lui fut reproché d’arnaquer la France, etc.. Moins d’une heure après son interpellation nous étions une trentaine devant le commissariat : belle et rapide mobilisation. Le lendemain, le mardi 27 vers midi il fut mis en rétention administrative et un APRF (Arrêté Préféctoral de Reconduite à la Frontière) lui a été signifié. Son avocat à saisi le JLD (Juge des Libértés et de la Détention). Le Mercredi à 14h30 il passe donc devant le JLD, la préfecture demandait sa mise en rétention, son avocat l’assignation à résidence. La juge requière donc l’assignation à résidence avec obligation de se présenter à commissariat le mardi et le vendredi. Petite victoire mais significative car les condition de détention au commissariat sont loin d’être confortables…et la compagnie des policiers pas très chaleureuse. Le substitut du procureur ne faisant pas appel de la décision Alsène est libéré vers 19 h, pendant un rassemblement de soutien devant la préfecture. Le lendemain nous apprenons que la préfecture à fait appel de la decision du JLD et que le date d’audience pour le recours contre l’APRF été fixée pour le vendredi 10 h au tribunal administratif de Nantes, et Alsène est convoqué à la cour d’Appel d’Angers à 15 h suite à la demande de la préfecture. Le vendredi matin le TA confirme l’APRF et l’après midi le juge infirme la décision du JLD et renvoit donc Alsène en rétention. Bonne mobilisation au tribunal et après devant le commissariat où on a encore pu vérifier la duplicité des policiers et leurs interprétations personnelle de la loi…quelques minutes après avoir quitté le commissariat Alsène m’appele (depuis la fin de sa garde à vue il a droit à son téléphone) pour me dire qu’il sera transfèré au CRA (Centre de Rétention Administratif) de Rennes. Transfert qui a lieu donc dans la soirée de vendredi. Le lendemain je viens lui amener quelques affaires car il n’avait quasiment rien. Dans ces centres les « retentionnaires» sont plus ou moins traités comme des criminels, même si j’ai pu noter une attitude plus respectueuse des gendarmes envers les « pensionnaires » et les visiteurs ceci par rapport aux policiers. Mais ils n’ont droit à quasiment rien (pas de CD, de bouffes, de journaux, de crayon, etc.)

le réglement est très strict, pour des personnes qui n’ont rien à se reprocher à part appliquer des articles des Droits de l’Homme…les hommes naissent égaux et libre en droits…en clair liberté de circulation et d’installation…nous accueillons toutes les richesses du monde, alors accueillons aussi la misère que cette exploitation provoque, sans les foutre dans ces saloperies de centres de concentrations et de déportations ! Voilà comment des lois racistes et xenophobes s’acharnent sur des personnes qui ne demande qu’a vivre normalement…et pendant ce temps d’autres s’engraissent…

Régularisations de tous les sans-papiers!

Liberté de circulation et d’installation !

Le comité de soutien à Alsène