Je suis né en en 1960 à Paris 20ème de parents Français Musulmans d’Algérie, sujets français et non citoyens du fait du statut d’indigène. Je suis donc de nationalité algérienne alors que toute ma famille est française. Comme beaucoup de garçons de ma génération, de même que les dits afro-américains, j’ai connu dès le plus jeune âge les impasses sociales. Si j’ai pu éviter la drogue, la folie, le suicide, je n’ai pu échapper à la prison.

Aujourd’hui à près de 47 ans, multirécidiviste en vol qualifié (hold-up), j’ai été frappé par une mesure d’arrêté ministériel d’expulsion en décembre 1996 puis annulé par un tribunal administratif et enfin réactivé suite à un appel du ministère de l’intérieur ; A ce jour, j’ai obtenu du fait de la réforme de la « double peine » l’abrogation de l’arrêté ministériel d’expulsion. Toutefois, je ne suis quitte en rien de mon pasé judiciaire car à ce jour la préfecture ne m’a délivré qu’un récépissé valable 3 mois avec une non autorisation de travailler… Alors que ma dernière condamnation , en mai 2007 (libéré le même mois) m’oblige à travailler pour rembourser les banques en partie civile contre moi. Comment travailler si la préfecture ne m’y autorise pas ?

Je ne peux donc subvenir à mes besoins premiers : nourriture, logement , santé. Doublement ponté suite à une opération à coeur ouvert en prison, je n’ai ni couverture sociale ni rien. Je paie cash mon lourd traitement et suis donc dépendant de mes amitiés… jusqu’à quand ? Pourtant je suis inexpulsable du fait des articles 6 et 8 de la Cour européenne des Droits de l’Homme, raison de la réforme de Mr Sarkozy qui a fait baisser le taux des condamnations de la France par la cour européenne puisque l’Etat expulsait arbitrairement des personnes protégées et devait donc les faire revenir. D’où la réforme et non l’abolition de la dite « double-peine ».

La préfecture de Paris dans mon cas l’applique toujours en me privant des simples moyens de vivre. A ce stade et avec mon passé judiciaire, je me demande si le 9ème bureau de la préfecture de police ne cherche pas, par incompétence ou malveillance, à me faire récidiver. Me voilà donc un danger pour moi-même et pour les autres. Le fait d’être étrangler socialement, administrativement, me fait courir un vrai danger et il y a donc de la part de l’Etat une réelle et concrète mise en danger de la vie d’autrui. J’ai toutes les garanties de « réinsertion », auteur aux éditions Payot/Rivages, militant, j’ai la possibilité et l’offre de nombreux emplois que je ne peux pas accepter pour ne pas mettre en porte à faux et en danger d’éventuels employeurs ou ami(e)s.

Mon numéro d’étranger est le 0001359082. Je dépends de la préfecture de police de Paris, 9ème bureau au 36 rue des Morillons 2ème étage 75015 Paris. Merci à ceux et celles qui relaieront et rempliront cette boîte à l’être.

AH BENOTMAN