Situation tendue à Airbus. Les salariés des deux sites de Saint-Nazaire de l’avionneur européen ainsi que de celui de Nantes se sont mis en grève spontanément vendredi pour exprimer leur «ras-le-bol» et réclamer une prime exceptionnelle. Les syndicats soutiennent l’action des salariés même s’ils ne l’ont pas initiée, a précisé un responsable CFDT à Saint-Nazaire. Ils ont appelé à la poursuite de la grève vendredi après-midi, puis dès mercredi matin, après le pont du 1er mai.
Les salariés de Saint-Nazaire ont affirmé vendredi avoir bloqué les deux sites en réunissant plus de 1.000 salariés en colère contre l’absence de prime d’intéressement et de participation cette année. «Ce n’est parti d’aucun syndicat. Ça vient d’un ras-le-bol des salariés eux-mêmes», a expliqué un ouvrier sous couvert d’anonymat. Les salariés grévistes avaient quitté les abords de l’usine en début d’après-midi, mais le mouvement se poursuivait, de source syndicale.

«Il y a eu une sortie spontanée» et un blocage des entrées de l’usine de Saint-Nazaire-ville, a confirmé la direction locale d’Airbus qui a reçu vendredi matin une délégation de salariés. Selon la direction d’Airbus France, environ 400 personnes ont débrayé à Saint-Nazaire pendant une heure vendredi matin. Les deux sites de la ville portuaire emploient environ 2.400 personnes.

Le mouvement s’est rapidement étendu à Nantes, où 300 des quelque 1.900 salariés ont spontanément arrêté le travail. La grève se poursuivait également vendredi après-midi sur le site nantais, après une rencontre entre l’intersyndicale et la direction. «Les salariés réclament une prime exceptionnelle. Pour obtenir satisfaction nous appelons à un blocage total de l’usine dès mercredi matin», a indiqué Joseph Fleury du syndicat FO à Nantes. Les autres sites d’Airbus en France n’ont pas été touchés. Mais, sur le site de Méaulte (Somme), «la tension existe… il y a un vrai ras-le-bol», a expliqué à l’AFP Dany Devaux syndicaliste FO.

«C’est une année record en termes de livraisons. On s’investit beaucoup. On nous demande de faire des heures supplémentaires le samedi alors que toutes les embauches sont fermées et les contrats d’intérimaires ne sont pas renouvelés», a expliqué à l’AFP un ouvrier non syndiqué de Saint-Nazaire. «On voulait aussi être solidaires du mouvement à Toulouse». Plusieurs centaines d’employés d’Airbus avaient débrayé jeudi à Toulouse pour protester contre le montant de la prime d’intéressement annuelle annoncée mardi par la direction. Airbus a annoncé aux salariés le versement de primes de 2 à 10 euros, contre 1.200 à 1.800 euros en 2006.