Sa lecture nous rappelle à la raison et la prudence quant au sentiment de toute
puissance que semble nous conférer l’ordinateur-araignée, et son prolongement
gluant et parfois glauque qu’est Internet. Si le Ouèbe permet de joindre
rapidement des foules d’individus, il nous pousse à donner des réponses
immédiates, sans recul, à des foules de problèmes posés, ce qui nous conduit
souvent à prendre, dans l’urgence, de mauvaises décisions… susceptibles de
détruire tout aussi vite le bel édifice, que l’on vient juste de bâtir.

Pour passer beaucoup de temps devant l’ordi, m’étant donné pour tâche de faire
circuler de l’information « libre », je ne suis pas dupe de l’outil et ne peut
qu’adhérer totalement au constat de la première partie. Ceci dit, on a beau se
croire informés, cet essai permet de remettre les pendules à l’heure…

Concernant l’objet, le livre, sa présentation, c’est de la « belle ouvrage », un
réel plaisir de tenir en mains un objet bien imprimé, dense et aéré à la fois,
qui nous met à l’aise. De larges marges ont été aménagées, plus des notes bien
placées qui nous évitent de tourner les pages. Je serais étonné que les grands
éditeurs ne piquent pas l’idée. Les marges ont un autre avantage : il reste de
la place pour nos notes, approbations, contestations éventuelles. Nous voilà
dialoguant avec l’auteur, grâce à un livre interactif, qui s’attaque de front au
mythe qu’Internet puisse être le seul média interactif !

La seconde partie portant sur des réflexions plus ésotériques, elle peut
surprendre. Moi, j’adore… Avec beaucoup d’humour et de sagacité, Jean
Coulardeau, anar exaspéré par les « rappels à l’ordre » d’une société
informatisée, automatisée et liberticide qui vire à ce que je définis comme le
« technofascime », nous explique calmement que ce modèle de « développement »
non seulement va vers sa chute, mais nourrit comme ultime projet, de nous y
entrainer tous…

Le livre refermé, une conclusion s’impose à moi. Lénine avait tord avec sa
célèbre boutade « le capitalisme nous vendra même la corde avec laquelle nous
allons le pendre ».

De fait,

le capitalisme est en train de nous vendre la corde avec laquelle il veut que nous nous pendions

Bref, à lire d’urgence ! Mais bon, c’est vous qui voyez…

Sousmarinvert

Présentation de l’auteur

: Après un divorce d’avec les Arts et Métiers, Jean Coulardeau étudie l’économieet la sociologie. Etudes interrompues par le service militaire qu’il fit enprison d’où il sortit quinze jours avant les barricades de 68.Il s’essaya dans l’enseignement tant universitaire que secondaire avant de se lancer dans l’agriculture, en Haute-Loire, où il prit sa retraite.

Sa vie « aventureuse » se poursuivit de procès en procès avec l’Administration, toujours appuyé par Jacques Ellul. Il vit aujourd’hui dans sa ferme où avec sa femme, institutrice en retraite, ils ont la joie de voir leur fils et sa compagne poursuivre leur travail pour une agriculture respectueuse du vivant.

Extraits de la Préface de Dominique Ellul

: {{Ce livre, tel un corps à corps avec la matière nourri de l’actualité d’un monde massacré par notre quête de pouvoir, ne laisse pourtant pas le goût
d’amertume et d’impuissance que la plupart des ouvrages qui traitent de la société contemporaine et de l’écologie laissent d’ordinaire.

Il s’articule sur trois plans qui s’alimentent mutuellement :
– Les faits ;
– La Genèse des faits et leurs engrenages ;
– La réponse du « sage » que j’intitulerai « le marcheur », désignant ainsi une
dynamique particulière. Pour mettre en évidence les trois plans, je suis obligée de les séparer, mais le
texte, lui, fonctionne différemment : tout y est imbriqué dans une parfaite logique.

L’ordinateur y est prétexte. Il est « la Tour de Babel », symbole de la
puissance anéantie par elle-même. Autour de lui et en lui sont générés l’absurde
et ses mille mensonges. A ce stade, je dirais que tous les sujets d’actualité y
passent : de la croissance à l’agriculture dite « raisonnée », du chômage à la
concentration urbaine, au pillage du tiers-monde en passant par la biologie
moléculaire, le féminisme, l’homosexualité, les manipulations génétiques, la
Vache Folle, les vaccins, les religions orientales et les protections
sociales…. Rien n’est laissé pour compte. Bien sûr la militarisation,
l’administration, la science et l’argent y ont une place de choix. Bref, la
somme est lourde et le constat irréfutable}}.

Résumé

ainsi par Muriel, libraire au Puy en Velais « Réflexions sur ce qui
est, peut-être, devenu l’ultime et illusoire bouée de sauvetage ».

Il l’a dit

: « Cet essai n’est pas destiné à détruire l’ordinateur et la
société qui le génère, mais se veut simplement une réflexion sur cet instrument,
adressée à ceux qui tentent également de rester hors des murs de la
Tour-prison. »
« L’ordinateur n’ouvre pas les humains sur le vivant, mais les ferme dans une
cité artificielle qui se croit toute puissante. »
« Pourquoi s’en prendre plus particulièrement à l’ordinateur ? Parce qu’il est
plus que toutes les autres tentatives réunies : plus unificateur et
uniformisateur (…), plus universaliste (…), plus totalisateur enfin, car il
a vocation à tout posséder, parvenir à la connaissance totale ».
Jean Coulardeau*

Fiche

Auteur : Jean Coulardeau La Ribe – 43430 LES VASTRES

Sur son Blog, présentation de l’essai, dates de ses conférences : [http://tourdebabel.over-blog.org/article-5025294.html->
http://tourdebabel.over-blog.org/article-5025294.html]}}
Editions « La Galipote » Rue du Commerce 63910 Vertaizon tél. 04 73 68 08 83

EAN 9782915257083. Prix : 16 €
Disponible chez l’auteur (+3.5€ de port) l’éditeur, les bonnes libraires
militantes et en Fnac

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