Ces Français, sans perspectives réelles, sont traités comme des parias de la société! Or, aucun candidat n’ose (vraiment) en parler, comme s’il s’agissait de pestiférés. Pour ne pas effrayer la société libérale bien pensante, les candidats préfèrent parler du sacro-saint Travail, de façon à ce que ceux qui les écoutent (le ventre mou de la France) n’aillent surtout pas imaginer qu’ils défendent ces « fainéants » de chômeurs de plus 45 ans (insulte répandue à l’envi par les députés fascistes de l’UMP).

Une mise à l’index que résume sans ambiguïté la formule de Madame Royal, sur TF1, « la responsabilité plutôt que l’assistanat ». La maîtresse d’école guindée n’a absolument rien compris en surenchérissant dans le registre de la stigmatisation des chômeurs. Son couplet a été très mal perçu!

Avec cette femme à la tête de l’Etat, le système répressif mis en place par Fillon (avec la complicité de Chérèque), en 2003, contre les demandeurs d’emplois, notamment âgés, sera non seulement maintenu mais renforcé, avec en prime une infantilisation à la danoise (pays où le taux de suicide est l’un des plus élevés au monde) !

Travailler plus pour vivre moins, moins bien, avec moins d’argent

Avant de boucler la législature, les vichystes, sous la pression du Medef, se sont dépêché de lancer sur les chaînes de télé la propagande du « travail ad vitam » pour accréditer l’idée que les « seniors » doivent travailler plus, et ainsi crever plus vite, sans davantage d’argent ni de loisirs, et sans même pouvoir profiter d’un repos et d’une fin de vie paisible.

Bien évidemment, la propagande ump se garde de décrire les conditions de travail de ces « miraculeux » jobs, à dénicher où ?, sachant que les emplois marchands traditionnels sont et seront, de toute façon, de plus en plus rares.

En fait, la propagande vise à culpabiliser les « seniors » récalcitrants, en misant sur l’exemplarité de ceux (la mentalité de serf est tenace) qui n’envisagent leur existence qu’à travers le boulot et rien d’autre, jusqu’à leur dernier souffle. Fût-ce le travail le plus avilissant, le plus con, le plus creux, le plus mal payé, etc.

Contraindre les plus de 45 ans à n’être qu’une sous main-d’œuvre bon marché

Des chiffres astronomiques circulent : 40 milliards d’euros de fraude aux cotisations sociales et fiscales. 13 milliards de profits pour Total. Dans le même temps, Alcatel Lucent, EADS (Airbus) annoncent des milliers de suppressions d’emplois.
Le PIB n’a cessé de croître depuis 10 ans : + 40% soit 475 milliards d’euros !

Où est passé ce fric ? N’y a-t-il pas là suffisamment d’argent pour combler les pseudo déficits des comptes sociaux (retraite, maladie, etc.) lesquels motivent aujourd’hui ces orientations iniques vers le travail obligatoire jusqu’à ce que mort s’en suive ?

Les candidats (presque tous) oublient que pour nombre des plus de 45 ans la réinsertion dans le monde du travail à la sauce libérale n’est qu’une illusion et, de toute façon, synonyme de précarité et de régression.

Entendant les candidats exposer leur programme depuis plusieurs semaines, les Français de plus de 45/50 ans constatent que, malgré la fatigue de l’âge, l’usure morale, la droite fasciste (UMP et FN), la droite (UDF) et la « gauche » libérale (PS), veulent les transformer en main-d’œuvre bon marché, corvéable à merci.

Les antilibéraux déçoivent leurs électeurs potentiels

A l’évidence, les candidats -ce qui est préoccupant de la part des antilibéraux- semblent vouloir tout bonnement ignorer la situation des centaines de milliers Français(es) qui sont passé(e)s par le chômage au cours des cinq dernières années. Alors que ceux-là ont eu à se taper une ANPE umpéisée, médefisée, avec, souvent, comme interlocuteurs des conseillers de l’âge de leurs enfants, « manipulés » et « instrumentalisés » par leur hiérarchie.

Ainsi, après plus de 30 à 35 ans de vie active, ils se retrouvent face à une société qui insulte leur dignité, sans parler des difficultés matérielles qu’ils doivent affronter, dans une quasi-indifférence des politiques, lesquels défendent bec et ongle, contre bulletins de vote sonnants et trébuchants, d’abord leur clientèle !

Or, ces centaines de milliers de Français, qui ont connu ou connaissent cette galère, sont aussi des électeurs (trices) qui gardent profondément gravé au fond d’eux-mêmes le mépris dont ils sont ou ont été l’objet. Mais, étrangement, ce sont des électeurs pour l’heure oubliés, car non clairement discernables selon les seuls critères « admis », par les doctes analystes politiques, d’identification des électorats.

Le poids électoral des chômeurs et ex-chômeurs

Pourtant, ils occupent bel et bien une place. Mais elle est « transversale » dans la société française. Ce qui les rend inexistants (ou invisibles) aux yeux des politiciens institutionnels, par ailleurs convaincus que le mauvais traitement infligé aux chômeurs (notamment âgés) ne leur a laissé aucun souvenir désagréable!

En vérité, leur poids électoral est considérable. Demandeurs d’emploi toutes catégories confondues, anciens chômeurs, et ex-chômeurs âgés n’auront pas la mémoire courte. Quels que soient leur niveau de culture, leur appartenance sociale, leur catégorie professionnelle etc., leur attitude, abstention ou vote, pèsera! Et les candidats qui ne s’en rendront pas compte suffisamment tôt s’en mordront les doigts.

En attendant, au lieu d’afficher la couleur, (excepté un ou deux), les candidats antilibéraux censés le mieux les représenter, demeurent (trop) timorés. Et tous demeurent, malheureusement, enfermés dans des stratégies politiciennes qui, à terme, s’avèreront électoralement et politiquement peu payantes, ou se solderont par de cuisants échecs.

L’abstention reste, pour l’instant, l’option la plus crédible

Cette situation ne réjouit personne chez les électeurs antilibéraux, dont un grand nombre de chômeurs ou ex-chômeurs, notamment âgés. Rien de surprenant donc que l’abstention gagne du terrain. Un sondage (apparemment) occulté (Ifop-Sofres) aurait révélé que

54% des Français ont l’intention de s’abstenir.

Que M.G. Buffet et les autres daignent donc s’attarder un instant sur cette contribution

! Qu’ils disent clairement, sans attendre, qu’ils abrogeront toutes les lois répressives et régressives de l’extrême droite UMP sarkozyste. Qu’ils refusent tout compromis avec Madame Royal. Ils inverseront peut-être la tendance !

Pour l’heure, l’abstention reste l’option la plus crédible pour s’opposer à ce régime de privilégiés que Sarkozy, Royal et Bayrou veulent faire perdurer !

Verdi

Chiffres officiels du chômage au 31 décembre 2006 :

-chômeurs inscrits à l’ANPE : 3 851 210 dont

59,8% seulement indemnisés

-chômeurs de plus de 50 ans :

315 000

-chômeurs de plus 55 ans dispensés de recherche d’emploi :

416 910

non comptabilisés dans les chiffres officiels du chômage.

Les vraies données du chômage :

L’âge de la dispense de recherche d’emploi pour les chômeurs âgés a été repoussé de 2 ans et demi. Il faut à présent avoir 57 ans et 6 mois pour pouvoir être dispensé. Ainsi, la machine à radier les récalcitrants (à accepter n’importe quel boulot) peut fonctionner à plein régime, sur un plus large éventail de chômeurs, et surtout sur ceux (les plus âgés) qui ont le moins de chances de retrouver un emploi correspondant à leur expérience ou leurs compétences.

Envolée des radiations et des sorties sous la pression de plus en plus forte de l’ANPE :

-Selon le collectif

ACDC (Autres Chiffres du Chômage)

, en 2006, chaque mois, plus de 9.000 chômeurs déclarent avoir été

radiés

des listes de l’ANPE, contre 6.700 en 2004, soit une

hausse de 39%

.

-Pour la même période,

hausse de 30% des sorties volontaires

(personnes n’ayant plus de droits) et

hausse de 31% des sorties accidentelles
(chômeurs « qui laissent tomber, lassés des contrôles permanents et des tracasseries administratives, en l’absence d’offres emplois valables ».