OK, le jeu de mot est un peu gratuit : mais je réagis vigoureusement à l’article nous démontrant qu’il faut être absent d’Evian. Déja, pour Gênes, d’aucuns nous démontraient qu’il fallait surtout ne pas y aller.
Pas besoin de longs discours : nous savons tous, à moins d’être « politiquement » aveugles, que les grands rassemblements internationaux jouent un rôle déterminant de caisse de résonance à ce qui peut s’organiser et se vouloir localement. Il est vain d’opposer l’un à l’autre. Dans le monde tel qu’il est, nous avons tout intérêt à agir et penser par nous-même, localement et globalement.
Maintenant, rien ne dit effectivement que les « concentrations de troupes » du mouvement social, les « villages » alternatifs, les forums, doivent perdurer dans la forme qu’ils ont acquise ; pour donner un exemple,le Forum Social Européen, dans sa préparation, est plutôt problématique et semble obéir à un nouveau slogan : « penser d’en haut, agir d’en bas ». La manifestation bien ordonnée du dimanche 1er juin contre le G8 semble très en retrait de l’exigence de désobéissance sociale (et néanmoins pacifique) qui s’était manifestée à Gênes. Les multiples débats qui s’organisent partout ont tendance à reproduire toutes les vieilles séparations : maître-élève, expert-néophyte, acteur-spectateur, etc.
La critique qui accompagne le mouvement est donc nécessaire ; mais je ne pense pas, pour le moment du moins, qu’il faille jeter le bébé avec l’eau du bain…Ou l’eau d’Evian, comme on veut.

Jean-Christian